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Renault souffre mais reste dans le vert

Le directeur général délégué de Renault, Carlos Tavares, présente les résultats du groupe, le 27 juillet 2012 à Paris[AFP]

Renault a vu ses bénéfices et son chiffre d'affaires baisser à cause de la morosité des marchés européens au premier semestre mais le deuxième constructeur français est parvenu à se maintenir dans le vert, au contraire de son concurrent PSA Peugeot Citroën.

Le bénéfice net part du groupe accuse une baisse de 39% à 746 millions d'euros, selon les chiffres publiés vendredi. Il a bénéficié de la contribution de ses partenaires (Nissan, AB Volvo et Avtovaz) à hauteur de 630 millions.

La marge opérationnelle a reculé de 23% à 482 millions. Celle de la branche auto est restée dans le vert malgré la baisse des volumes et les coût plus élevés des équipements des véhicules, grâce à une réduction concomitante des frais généraux et des mesures d'économies, souligne Renault.

Le chiffre d'affaires est quasi stable (-0,8%) à 20,9 milliards d'euros. "La poursuite de la croissance à l'international n'a pas compensé la faiblesse du marché européen", souligne le constructeur français.

La part de marché de Renault a baissé en Europe et "le carnet de commandes du groupe est assez bas", a annoncé le numéro deux du groupe Carlos Tavares lors d'une conférence de presse.

Le groupe table toujours sur une hausse de ses ventes en 2012 "sous réserve que le marché européen ne se dégrade pas plus que prévu actuellement".

Renault avait revu, mi-juillet, à la baisse ses prévisions pour les marchés français et européen, entre -10 et -11% et -6 et -7%.

Sous-traitants en difficulté

Le groupe surveille de près la situation de ses sous-traitants, surtout en France où certains "sont dans une situation financière très difficile", a dit M. Tavares.

Le plan gouvernemental de soutien à la filière est donc une bonne chose pour lui, d'autant qu'il "met l'accent sur les véhicules propres", un point fort de Renault qui mise beaucoup sur l'électrique. Dans ce domaine, M. Tavares a annoncé que l'usine de fabrication de modules de batteries, qui devait initialement être basée à Flins (Yvelines), sera finalement implantée ailleurs en France.

Un autre risque potentiel est un ralentissement dans certains marchés émergents, comme au Brésil.

"Nous avons toujours une difficulté en Corée" du Sud avec Samsung Motors, même si un plan de redressement est en cours, a-t-il indiqué.

Le groupe réalise actuellement 47% de ses ventes hors du continent et "en 2015, plus de 50% des ventes seront réalisées hors d'Europe", a rappelé le directeur général délégué.

Il poursuit ses négociations pour implanter des usines en Chine et en Algérie.

Le constructeur confirme être bien parti pour atteindre son objectif d'un flux de trésorerie (free cash flow) opérationnel positif pour sa division auto, en dépit d'une "une hausse des risques en Europe".

Au premier semestre, il était dans le rouge (-200 millions d'euros), selon le rapport d'activité. La dette nette de la division auto s'est creusée à 818 millions à fin juin.

Le groupe attend beaucoup du lancement de nouveaux modèles, a expliqué M. Tavares. Les Sandero et Logan de sa marque à bas coûts Dacia seront renouvelés cette année, parallèlement à l'arrivée de la Clio IV.

Concernant la citadine électrique Zoé, "les premières livraisons seront faites en 2012, comme annoncé", a poursuivi M. Tavares, et ce "probablement en décembre".

Ces résultats tranchent avec ceux du numéro un français, PSA Peugeot Citroën. Ce dernier, plus dépendant de l'Europe, a essuyé une perte nette semestrielle de 819 millions d'euros et veut supprimer 8.000 postes dans l'Hexagone.

A la Bourse de Paris, le titre a fini en hausse de 6,35% à 35,94 euros.

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