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Ces projets de lignes TGV que l'Etat va devoir enterrer

TGV Certains projets de tronçons de TGV vont sur la sellette, faute de financement. [JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP]

Période de crise oblige, le financement des grands chantiers d'infrastructures de transports devient un véritable casse-tête pour l'Etat. Suffisamment pour remettre en cause plusieurs projets de lignes TGV et obliger le gouvernement à opérer de douloureux arbitrages.

C'est par une formule ironique qu'un député de la Gironde décrit l'actuel document qui énumère tous les grands chantiers ferroviaires et fluviaux des 25 prochaines années en France. Il parle carrément de "l'univers féérique" du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT).

Ficelé en 2010 par Jean-Louis Borloo, le SNIT a en effet vu grand, très grand dès le départ. Lors de sa publication, il ne prévoyait rien de moins que 245 milliards d'euros d'investissements et la construction de 15 nouveaux tronçons TGV. Un vision trop ambitieuse en 2012. Crise oblige ce programme est devenu irréalisable au regard de l'état des finances publiques. Ce que n'a pas manqué de rappeler la Cour des comptes cet été, qui note par ailleurs que la facture initiale pourrait s'envoler à 260 milliards.

 

Les ministres veulent élaguer

Déjà en juillet, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, avait clairement indiqué que certains projets de lignes ferroviaires à grande vitesse seraient abandonnés : il faut "élaguer dans les projets qui ont été proposés". Une position alignée sur celle Frédéric Cuvillier, son homologue des transports, qui a mis en place une commission pour "hiérarchiser" les projets décidés sous le précédent quinquennat, histoire de temporiser… puis de trancher.

Des projets sacrifiés

Concrètement, si des tracés comme Tours-Bordeaux Le Mans-Rennes ne sont pas remis en cause, les lignes Bordeaux-Toulouse ou encore Lyon-Turin (11 milliards pour la seule partie française), Paris-Normandie, ou encore Marseille-Nice risquent de faire les frais d'un tour de vis budgétaires.

Toutes ces lignes ont en commun de n'être encore qu'au stade de la concertation.

Les défenseurs des projets menacés, à commencer par les élus, n'auront sans doute pas beaucoup d'alliés pour sauver ces chantiers. La SNCF et RFF ont évidemment pris acte de la dégradation économique. Selon Les Echos, dans une note interne, la direction de RFF, le gestionnaire du réseau ferré, indiquait que "la rénovation du réseau constitue un projet en soi dont la rentabilité économique est supérieure à celle de la plupart des projets" contenus dans le SNIT. Rien qui n'augure donc de très bon pour les projets qui ne dispose pas du début du moindre financement.

 

Le canal Seine-nord quasiment condamné

Les projets ferroviaires ne sont pas les seuls à être menacés. Mercredi, on apprenait l'enterrement quasi-certain du canal Seine-nord, un projet estimé initialement à 4,3 milliards mais dont le coût aurait été sous-évalué.

Pour nombre de protagonistes du dossier, l'abandon de cette voie d'eau à grand gabarit de 106 kilomètres de long apparaît désormais inévitable même si les pouvoirs publics ne veulent pas encore l'officialiser. Le premier de la liste dressée par le SNIT.

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