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L'économie américaine, principal enjeu du second mandat d'Obama

Le président américain Barack Obama salue la foule lors d'un meeting dans l'Ohio, le 5 novembre 2012 [Jewel Samad / AFP] Le président américain Barack Obama salue la foule lors d'un meeting dans l'Ohio, le 5 novembre 2012 [Jewel Samad / AFP]

Barack Obama réélu, les Etats-Unis restent face à plusieurs défis économiques majeurs, dont le premier reste d'assurer la viabilité de la reprise, encore fragile, de l'économie américaine.

La situation économique des Etats-Unis est moins dramatique que lors de la présidentielle de novembre 2008, quand le pays était frappé de plein fouet par la récession, mais les attentes des Américains restent énormes.

Selon un sondage réalisé à la sortie des urnes mardi par la télévision CNN, les questions d'ordres économiques ont déterminé le choix de 60% des votants.

La croissance économique (2,0% au troisième trimestre) reste trop faible pour permettre une baisse véritable du chômage. A 7,9% en octobre, celui-ci était supérieur à son, niveau de janvier 2009 quand M. Obama a pris ses fonctions, et il ne tient pas compte de millions de chômeurs découragés, exclus des statistiques.

Tributaire du soutien exceptionnel de la banque centrale (Fed), le faible élan de la croissance est menacé de plus par deux écueils qui devront être levés à très court terme.

Le premier est celui du "mur budgétaire", ensemble de hausses d'impôts et de baisses des dépenses publiques qui, sans accord exprès du Congrès d'ici à la fin de l'année, entreront en vigueur à partir de début janvier, risquant de faire rebasculer l'économie dans la récession.

Egalement du ressort du Congrès, le second a trait au relèvement du plafond de la dette publique. Pour que l'Etat fédéral puisse continuer de fonctionner et ne se retrouve pas en défaut de paiement, celui-ci devra être augmenté au plus tard dans le courant du premier trimestre 2013.

Le rapport de force au Congrès restant le même qu'avant les élections, le clan démocrate de M. Obama devra s'entendre avec les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants pour tâcher d'éviter la répétition des bévues de l'été 2011, où l'incapacité des deux bords à s'entendre avant la dernière minute avait valu aux Etats-Unis de perdre leur "triple A" auprès de l'agence de notation Standard and Poor's.

Sur la question du "mur budgétaire", Inna Mufteeva, économiste à la banque Natixis, estime que le Congrès devrait s'entendre sur un "compromis" permettant de l'éviter "en partie", mais que celui-ci risque de n'être que "temporaire".

Cela repousserait au premier semestre 2013 la question plus globale de la maîtrise de la dette publique colossale des Etats-Unis (16.210 milliards de dollars) et de son corollaire: la réduction du déficit budgétaire.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, exhorte depuis plus de deux ans les élus à s'entendre rapidement sur un plan crédible de retour à la viabilité des finances publiques, faute de quoi le pays risque de perdre, selon lui, de son dynamisme et de sa compétitivité.

L'agence de notation Fitch Ratings a rappelé mercredi qu'il y avait nécessité d'agir vite sur ces sujets afin de "soutenir la reprise économique et la confiance".

Parmi les autres grands défis qui attendent M. Obama figurent également deux promesses de son premier mandat non tenues : les réforme de l'impôt sur les sociétés et du financement du logement, pour lesquelles il lui faudra également négocier âprement avec les républicains.

Les Etats-Unis devront aussi progresser en direction du rééquilibrage qu'ils ont promis à leurs partenaires du G20, afin que leur croissance économique dépende moins de la consommation intérieure.

En dépit des efforts du gouvernement pour faire progresser les exportations américaines, la part des dépenses des ménages dans le PIB des Etats-Unis n'a pas baissé. Elle a même légèrement progressé par rapport à 2008, et reste supérieure à 70%.

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