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Zone euro et FMI débloquent l'aide à la Grèce

Le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le 26 novembre 2012 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP] Le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le 26 novembre 2012 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP]

La zone euro et le FMI ont accouché dans la douleur dans la nuit de lundi à mardi d'un sur les moyens de réduire nettement la dette grecque et sur le versement tant attendu d'une aide financière vitale pour un pays au bord de l'asphyxie.

Les bourses asiatiques, le marché pétrolier et l'euro affichaient pour la plupart une hausse modeste mardi matin en Asie, soulagés par la conclusion de l'accord de Bruxelles.

Après plus de 13 heures de réunion, les ministres des Finances des 17 se sont finalement entendus avec le Fonds monétaire international pour que la dette grecque soit ramenée à 124% du PIB d'ici 2020, contre un objectif initial de 120% défendu par le FMI.

Cela représente un allégement d'environ 40 milliards d'euros d'ici 2020, selon une source européenne. Sans mesures nouvelles, elle aurait atteint 144% du PIB en 2020, un niveau jugé insoutenable par le FMI.

"Le FMI voulait s'assurer que la zone euro prendrait les mesures nécessaires pour remettre la Grèce sur la voie d'une dette viable. Je peux dire aujourd'hui que cela a été fait", s'est félicitée sa directrice générale, Christine Lagarde, au cours d'une conférence de presse.

Elle s'est aussi félicitée de l'engagement des Européens à ramener sous 110% du PIB d'ici 2022 la dette grecque, --qui menace d'atteindre 190% en 2014--, ce qui facilitera le retour de la Grèce sur les marchés.

La trajectoire de la dette grecque était depuis deux semaines le principal point de désaccord entre les pays de la zone euro et le FMI, qui s'était d'abord montré intraitable sur l'objectif de 120% en 2020. "Cela a été laborieux, constructif, nous avons fait un effort collectif", a commenté Mme Lagarde.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le 26 novembre 2012 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP]
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La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le 26 novembre 2012 à Bruxelles
 

L'accord sur la dette a permis d'ouvrir la voie au versement, tant attendu par la Grèce, d'une aide sans laquelle le pays était condamné à la faillite à très court terme.

Depuis Athènes, le Premier ministre grec Antonis Samaras, qui s'était entretenu au téléphone avec plusieurs dirigeants européens pour pousser à trouver une solution, s'est félicité du résultat. "Tout s'est bien déroulé. Tous les Grecs ensemble, nous avons lutté, et demain commence une nouvelle journée pour tous les Grecs", a-t-il dit.

Les ministres ont décidé de débourser un total de 43,7 milliards d'euros bloqués depuis des semaines. Une première tranche d'un peu plus de 34 milliards devrait être versée le 13 décembre. Le versement du solde se fera en trois tranches au cours du premier trimestre 2013.

"L'accord a été très difficile", a reconnu le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, en soulignant qu'il avait "nécessité des efforts significatifs de chaque partie".

Pour le FMI, le moyen le plus simple était d'effacer une partie de la dette grecque détenue par ses créanciers publics, sur le modèle de ce qu'ont accepté de faire les banques début 2012. Or il n'en était pas question pour la BCE et pour certains pays, au premier rang desquels l'Allemagne.

Pour réduire la dette grecque sans en passer par un effacement, les ministres de l'Eurogroupe ont dû plancher sur un paquet de mesures souvent complexes.

Parmi elles, figure un rachat par la Grèce de titres de dette, à condition de ne pas aller au-delà d'un certain prix sur le marché.

Sont prévus également une réduction significative des taux d'intérêt des prêts bilatéraux déjà consentis à Athènes, un allongement de 15 ans de la durée de remboursement des prêts et un report de 10 ans pour le paiement des intérêts.

Les gains réalisés par les banques centrales nationales et la BCE sur les obligations grecques qu'elles détiennent seront rétrocédés au pays sur un compte bloqué.

"La décision va sans aucun doute réduire l'incertitude et renforcer la confiance dans l'Europe et dans la Grèce", s'est félicité le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.

Il aura fallu trois réunions de l'Eurogroupe en deux semaines pour parvenir à cet ensemble de mesures, sans compter une réunion téléphonique entre les ministres samedi pour tenter d'aplanir leurs différends.

 
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"Les chantiers restent très importants, majeurs, mais nous avons rendu de la visibilité à la zone euro et de l'espoir au peuple grec", a résumé le ministre français des Finances, Pierre Moscovici.

"On a un résultat, on peut le présenter à notre Parlement pour une décision", a souligné son homologue allemand Wolfgang Schäuble. D'autres pays doivent également obtenir l'accord de leur Parlement. Pour l'Allemagne, le but est d'obtenir le feu vert du Bundestag "vendredi au plus tard".

Sur les marchés asiatiques, l'indice Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo s'inscrivait en hausse de 0,38% vers 03H00 GMT, après avoir démarré dans le rouge.

Hong Kong prenait 0,28%, le Kospi à Séoul 0,91% et Sydney 0,73%.

Le pétrole rebondissait, après les pertes de la veille, lui aussi soulagé par l'accord de Bruxelles. Et du côté des changes, l'euro a progressé face au dollar et au yen, même si l'impact de l'accord a été modeste.

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