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Dette argentine : le spectre d'un nouveau défaut s'éloigne

La présidente d'Argentine, Cristina Kirchner, le 10 octobre 2012 à Buenos Aires [Alejandro Pagni / AFP/Archives] La présidente d'Argentine, Cristina Kirchner, le 10 octobre 2012 à Buenos Aires [Alejandro Pagni / AFP/Archives]

Le spectre d'un nouveau défaut de paiement de l'Argentine s'éloigne après la suspension en appel de l'arrêt d'un juge de New York qui obligeait ce pays sud-américain à verser la totalité de la somme due à des fonds spéculatifs, soit 1,33 milliard de dollars.

Le gouvernement de la présidente Cristina Kirchner pourra régler d'ici au 15 décembre 3,1 milliards de dollars au titre de la dette renégociée (93% du total) avec ses créanciers, sans risquer de voir cette somme saisie pour être versée aux fonds spéculatifs NML et Aurelius.

En cas de saisie et d'impossibilité de payer les détenteurs de titres de la dette renegociée, l'Argentine aurait été automatiquement déclarée en "défaut technique" de paiement.

Cette perspective a conduit mardi l'agence d'évaluation financière Fitch à abaisser de cinq crans la note du pays.

Il y a une semaine, un juge fédéral de l'Etat de New York, Thomas Griesa, avait fait sensation en ordonnant à l'Argentine de verser d'ici au 15 décembre 1,33 milliard de dollars à NML et Aurelius.

Ces fonds détenteurs de dette publique argentine avaient refusé les échanges de titres (2005 et 2010) après le défaut de paiement du pays en 2001.

La justice de New York a toutefois décidé mercredi en appel que "tous les jugements relatifs à cette affaire étaient suspendus" pendant les audiences qui se dérouleront jusqu'au 27 février.

"Ce calendrier garantit le respect de toutes les échéances de la dette de l'Argentine prévues au mois de décembre", a déclaré le ministère argentin de l'Economie.

L'Argentine devra donc faire face le 15 décembre à une échéance de dette renégociée de 3,1 milliards de dollars, sans que vienne s'ajouter 1,33 milliard des créanciers récalcitrants.

Le ministre argentin de l'Economie, Hernan Lorenzino, le 28 novembre 2012 à Los Cardales, au nord de Buenos Aires [Juan Mabromata / AFP]
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Le ministre argentin de l'Economie, Hernan Lorenzino, le 28 novembre 2012 à Los Cardales, au nord de Buenos Aires
 

"Nous saluons une décision qui apporte une dose de bon sens après un arrêt qui risquait d'empêcher toutes les restructurations de dettes partout dans le monde", a dit le président de l'Union industrielle argentine José Ignacio De Mendiguren.

La décision de la Cour d'Appel "suspend tous les ordres du juge Griesa", s'est félicité le ministère argentin de l'Economie.

En outre, la Cour a donné suite à une demande de porteurs de la dette publique argentine renegociée : opposés aux fonds spéculatifs, ils pourront désormais être écoutés et considérés comme tierce partie dans l'affaire.

Les fonds spéculatifs NML et Aurelius refusent les échanges de dettes dans le but d'obtenir, à travers une bataille judiciaire, 100% du capital plus les intérêts sur des titres acquis à très bas prix lorsque l'Argentine a fait défaut en 2001 pour près de 100 milliards de dollars.

"Les porteurs de titres qui ont accepté les échanges de dettes avaient fait appel avec nous devant la Cour", a précisé le vice-ministre argentin de l'Economie Axel Kicillof. "Les fonds vautours n'ont pas pour but d'être payés, mais seulement de l'être par la voie judiciaire", a-t-il dit.

L'Argentine a toujours refusé de payer un centime à ces fonds spéculatifs qu'elle qualifie de "vautours" parce qu'ils cherchent à être remboursés à 100%.

Or, le ministre argentin de l'Economie, Hernan Lorenzino, avait fait savoir mardi que son pays pourrait à nouveau proposer un échange de titres, comme en 2005 et en 2010, afin de montrer qu'il est prêt à payer.

Sur le fond, toutefois, la question posée par les porteurs des titres qui représentent 7% la dette restée en défaut de paiement reste entière.

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