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Renault tourne la page des camions

L'usine Renault de Douai, dans le nord de la France, en 2009 [Philippe Huguen / AFP/Archives] L'usine Renault de Douai, dans le nord de la France, en 2009 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Renault a tourné définitivement la page des camions en soldant sa participation dans le suédois Volvo AB, une opération qui lui rapporte 1,5 milliard d'euros qu'il pourra utiliser pour réduire sa dette et investir en France et à l'étranger.

Le constructeur automobile français a annoncé mercredi soir son désengagement du fabricant de camions dont il était encore le premier actionnaire avec 6,5% des titres et 17,2% des droits de vote.

Renault avait pris une participation dans le suédois en 2001 lorsqu'il lui avait cédé sa branche camions, héritière des marques Saviem, connue pour ses petits camions et ses autocars et Berliet, célèbre pour ses gros poids-lourds.

Le groupe avait déjà liquidé la plus grande partie de sa participation en octobre 2010, soit 14,9% du capital, ce qui lui avait rapporté 3,01 milliards d'euros.

Il avait alors utilisé cette somme pour améliorer son bilan avant le lancement de son plan stratégique actuel, qui court jusqu'en 2016.

Les 1,476 milliard supplémentaires seront affectés en partie à la réduction de sa dette, alors que le constructeur s'est fixé pour objectif de faire passer à court terme son endettement sous la barre des trois milliards d'euros.

L'endettement financier de la firme décroît régulièrement depuis 2008, où il atteignait près de 8 milliards d'euros, et ne représentait plus que 818 millions d'euros à la fin du premier semestre 2012 pour sa seule branche automobile.

L'Etat français, premier actionnaire avec 15,01% du capital, a annoncé mercredi soir qu'environ 45% de cette somme seront consacrés "au renforcement de la base industrielle de Renault en France".

Dans son plan stratégique, Renault a prévu de concentrer en Europe occidentale et surtout en France la production de ses véhicules haut de gamme et électriques.

Ceci se traduit par des investissements à Douai (plateforme Megane, production des successeurs de la Laguna et de l'Espace), à Sandouville (arrivée du nouvel utilitaire Trafic), à Dieppe (lancement de la sportive Alpine), à Flins (poursuite des investissements sur la citadine Zoé) et à Maubeuge (utilitaire Kangoo), ont rappelé le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et le ministre du Redressement productif.

Renault suit ainsi l'exemple de PSA Peugeot Citroën qui s'est débarrassé cette année de participations jugées non stratégiques pour avoir de l'argent frais. Il a lancé un programme de cessions d'actifs pour 1,5 milliard d'euros comprenant la vente du loueur Citer, la cession d'actifs immobiliers et de 75% du transporteur Gefco.

PSA, Renault mais aussi l'italien Fiat, spécialisés dans les petites voitures, traversent en effet une période difficile à cause de la chute des ventes d'automobiles en Europe de l'Ouest où ils sont encore très présents.

Quant au fabricant de camions et ses 14.000 salariés, il n'est pas affecté par la sortie par le groupe français de Volvo. "Renault Trucks appartient à Volvo depuis 2001 et est indépendant du groupe Renault", a rappelé un porte-parole.

Volvo AB est le numéro deux mondial des poids-lourds derrière l'allemand Daimler, il emploie environ 100.000 personnes et possède des sites de production dans 20 pays.

Il fabrique des camions, bus, véhicules utilitaires et d'engins de chantiers et produit également des moteurs et équipements de construction. Il mène depuis 1999 une vie indépendante du constructeur de voitures Volvo Automobiles, aujourd'hui propriété du chinois Geely après son rachat à l'américain Ford.

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