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Jean-Bernard Lévy bientôt PDG de Thales

Jean-Bernard Lévy à Paris, le 1er mars 2012 [Eric Piermont / AFP/Archives] Jean-Bernard Lévy à Paris, le 1er mars 2012 [Eric Piermont / AFP/Archives]

Jean-Bernard Lévy sera nommé jeudi PDG de Thales, a annoncé mercredi le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, actionnaire de référence de ce groupe d'électronique de défense.

L'Etat, actionnaire de Thales à 27%, et Dassault, qui détient 26%, discutaient depuis plusieurs semaines du nom du successeur de Luc Vigneron, un PDG très contesté en interne que M. Edelstenne s'est résigné à lâcher.

"Nous sommes arrivés à une solution ensemble", a déclaré M. Edelstenne, après un vol inaugural d'un "démonstrateur" de drone de combat européen à Istres (Bouches-du-Rhône). M. Lévy, 57 ans, ancien président du directoire du groupe de médias et de télécoms Vivendi, sera nommé lors du conseil d'administration de Thales jeudi, a-t-il dit.

Interrogé sur la feuille de route du nouveau PDG, le patron de Dassault Aviation, qui cédera son siège le 8 janvier prochain, a déclaré qu'il devrait d'abord faire le tour de cette vaste entreprise de 68.000 employés. Ensuite "il faudra ramener le calme et après on discutera" de la stratégie, a-t-il dit.

"Je n'ai pas beaucoup apprécié ce qui s'est passé avant même l'arrivée de Luc Vigneron et ensuite tout au long de son mandat", a-t-il ajouté.

Venu du constructeur de blindés Nexter (ancien Giat industries), M. Vigneron a été mal accueilli en 2009 dans le groupe Thales qu'il a entrepris de redresser et de réorganiser.

Les syndicats ont cherché à contrer de nombreux projets et depuis septembre refusaient de le rencontrer. En raison de la détérioration du climat social, l'Etat et Dassault Aviation ont fini par convenir que Luc Vigneron ne terminerait pas son mandat qui expire en 2014.

M. Lévy est un ingénieur de formation de 57 ans peu connu du grand public. Il a effectué toute sa carrière dans le secteur des télécoms, avec plusieurs incursions dans le monde politique.

Charles Edelstenne a reconnu que lui-même ne le connaissait pas avant les auditions des candidats ces derniers jours. M. Levy apparaît donc comme un candidat de compromis puisque l'Etat et Dassault poussaient chacun un dirigeant de Thales: l'un Pascale Sourisse et l'autre Reynald Seznec.

Thales est un groupe de technologie qui fabrique aussi bien l'électronique de l'avion de combat Rafale de Dassault, que des radars, des blindés en Australie, des drones au Royaume Uni ou la signalétique des chemins de fer dans le monde entier. Il a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 13 milliards d'euros.

Thales détient aussi une participation de 35% dans DCNS, constructeur de frégates et de sous-marins, ce qui donne à Dassault un levier sur une grande partie de l'industrie française de défense.

M. Edelstenne a annoncé à cette occasion qu'après avoir passé les commandes à Eric Trappier le 8 janvier, il deviendrait directeur général de la Holding Marcel Dassault, qui contrôle notamment Dassault Aviation, Dassault Systèmes et Le Figaro.

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