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Portugal : un budget 2013 d'une rigueur extrême

Le président portugais Anibal Cavaco, le 25 mai 2012 à Canberra en Australie [Rob Griffith / Pool/AFP/Archives] Le président portugais Anibal Cavaco, le 25 mai 2012 à Canberra en Australie [Rob Griffith / Pool/AFP/Archives]

Le président portugais Anibal Cavaco a promulgué le budget d' Etat pour 2013, d'une rigueur sans précédent, à l'origine de nombreuses grèves et manifestations et dont l'opposition a demandé qu'il soit soumis à la Cour constitutionnelle.

Le budget 2013 qui doit être publié dans la journée au Journal Officiel, et entrer en vigueur mardi, a été promulgué par le président vendredi dernier, a précisé l'Assemblée nationale sur son site internet.

Approuvé au parlement fin novembre, le budget doit permettre des économies de 5,3 milliards d'euros, financées à plus de 80% par des hausses d'impôts que le ministre des Finances, Vitor Gaspar, avait lui-même qualifiées d'"énormes" . Il les a néanmoins jugées indispensables en raison de la crise qui frappe le Portugal, sous assistance financière depuis mai 2011.

Le budget a donné lieu à un concert de protestations, ponctuées de grèves et manifestations au cours desquelles les protestataires ont souvent appelé le président à ne pas le promulguer.

Selon les médias portugais, M. Cavaco Silva pourrait toutefois se montrer attentif à la contestation et soumettre le budget, même s'il l'a déjà promulgué, à la Cour constitutionnelle qui disposerait alors de plusieurs mois pour donner son avis.

Le budget prévoit une hausse généralisée des impôts sur les revenus avec un taux de 14,5% pour les plus faibles et de 48% pour les plus élevés. Toutes les tranches d'imposition, dont le nombre a été ramené de 8 à 5, subiront une surtaxe de 3,5% tandis que les allocations chômage et maladie seront réduites respectivement de 5% et 6%. Les retraites supérieures à 1.350 euros par mois seront soumises à une contribution exceptionnelle de solidarité.

Divers partis d'extrême-gauche ont fait part de leur intention de saisir la Cour constitutionnelle dont l'examen n'est pas sans risque pour le gouvernement de centre droit. Selon divers spécialistes, la Cour pourrait en effet retoquer comme anticonstitutionnelles certaines dispositions du budget, notamment la taxation des retraites ou la réduction du nombre de tranches d'imposition.

En juillet dernier la Cour avait créé la surprise en jugeant contraire à la Constitution la suppression des 13e et 14e mois de salaire des fonctionnaires et des retraités, une mesure essentielle de la politique d'austérité du gouvernement.

En raison de la crise, elle avait toutefois maintenu pour cette année la suppression de deux mois de salaires.

Le Premier ministre Pedro Passos Coelho avait alors proposé d'augmenter les cotisations sociales des salariés et de réduire parallèlement les charges patronales. Mais il avait dû rapidement faire marche en arrière face aux protestations qui s'étaient traduites à la mi-septembre par des manifestations monstres du nord au sud du pays.

L'austère budget 2013 est alors apparu comme l'ultime recours du gouvernement pour satisfaire à la politique d'austérité exigée par les créanciers du Portugal, en contrepartie du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros, accordé au pays en mai 2011.

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