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Vivendi veut avancer sur le dossier Maroc Telecom

Logo de Vivendi [Eric Piermont / AFP/Archives] Logo de Vivendi [Eric Piermont / AFP/Archives]

A la veille d'une assemblée générale très attendue, Vivendi va examiner lundi deux offres de rachat de sa part dans Maroc Telecom, afin de pouvoir montrer des progrès concrets à des actionnaires de plus en plus impatients face aux lenteurs de sa stratégie de recentrage.

Le Conseil de surveillance du conglomérat, qui a choisi de se concentrer sur ses activités médias, se réunit ce lundi après-midi à Paris. A l'ordre du jour, l'examen des offres des groupes télécoms émirati Etisalat et qatari Ooredoo (ex-Qtel) qui proposent chacun entre 4,6 et 4,7 milliards d'euros pour racheter ses 53% dans Maroc Telecom, selon des sources ayant requis l'anonymat.

A l'issue de cette rencontre, Vivendi devrait annoncer, sauf surprise, l'ouverture de négociations exclusives avec l'un des deux candidats à la reprise. En cas d'accord, Vivendi pourra rapidement soulager son bilan en ramenant sa dette de 13,7 milliards d'euros à environ 9 milliards d'euros.

Vivendi pourrait aussi décider de prolonger de "deux mois" les discussions avec les deux acheteurs potentiels. Cette option est peu probable, ont confié ces sources, car Etisalat (détenu à 60,03% par les Emirats arabes unis) et Oeredoo (propriété à 68% du Qatar) "ont eu accès aux informations confidentielles de Maroc Telecom et ont formulé (en conséquence) des offres qui sont dans le prix minimum exigé par Vivendi", assurent ces sources.

Vivendi a toujours espéré en tirer entre 4 et 5 milliards d'euros.

Le groupe va jouer gros mardi devant ses actionnaires, qui s'impatientent de l'absence de progrès concrets depuis que la présentation à l'automne de sa stratégie de recentrage sur les médias.

Le groupe diversifié se sait très attendu, après avoir échoué à vendre son joyau brésilien, l'opérateur GVT, à l'entreprise américaine DirecTV.

Mais il va plaider que l'examen stratégique des diverses activités lancé il y a un an produit petit à petit ses fruits, résume une des sources.

Au centre, le président du conseil de surveillance de Vivendi Jean-René Fourtou, le 18 septembre 2012 à Paris [Eric Feferberg / AFP/Archives]
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Au centre, le président du conseil de surveillance de Vivendi Jean-René Fourtou, le 18 septembre 2012 à Paris
 

D'ailleurs, le cours de l'action a progressé de plus de 19% en un an.

--- une décision sur SFR repoussée à 2014 ----

Devant l'AG, le président du directoire Jean-François Dubosc et le président du conseil de surveillance Jean-René Fourtou devraient aussi annoncer à leurs actionnaires qu'ils repoussent à 2014 toute décision stratégique concernant SFR, en difficulté depuis l'arrivée de Free Mobile, selon ces mêmes sources.

"Vivendi a décidé de se concentrer jusqu'à fin 2013 au redressement de SFR et se posera les questions sur son avenir à partir de 2014 à moins qu'il y ait une offre exceptionnelle", indique à l'AFP une de ces sources.

Fortement secoué par Free, SFR commence à remonter lentement la pente: il a endigué l'érosion du nombre de ses abonnés et compte sur la simplification de ses offres et la 4G pour se relancer, explique cette source.

Elle confirme qu'il y a eu à un moment l'hypothèse d'une fusion avec Bouygues Telecom mais un tel projet posait "beaucoup de problèmes de concurrence". Dans l'avenir, Vivendi devrait explorer l'hypothèse d'une cotation partielle ou totale de SFR en Bourse, indique-t-elle.

Le conglomérat devrait aussi examiner la possibilité de mutualiser les réseaux de SFR avec ceux d'Orange et de Bouygues Telecoms.

Vivendi devrait aussi officialiser la nomination de Jean-Yves Charlier, l'actuel directeur général délégué en charge des télécoms, comme nouveau directeur général de SFR en remplacement de Stéphane Roussel. Il serait à la tête d'une direction "resserrée", précise-t-on.

L'homme d'affaires breton Vincent Bolloré, à Paris, le 21 mars 2013 [Eric Piermont / AFP/Archives]
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L'homme d'affaires breton Vincent Bolloré, à Paris, le 21 mars 2013
 

Restent les cas GVT et de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard, deux pépites, qui sont en "stand-by". Vivendi a étudié la possibilité de céder le contrôle total ou partiel de l'éditeur de jeux au management en l'absence de repreneur, sa participation (61%) valant environ 7 à 8 milliards d'euros au cours de Bourse actuel d'Activision.

Dans ces différents scénarios, Universal Music et le groupe Canal+ seraient regroupés au sein d'une structure distincte, selon ces sources, permettant ainsi à Vivendi de se débarrasser de son statut de holding.

A échéance 2014, l'homme d'affaires breton Vincent Bolloré pourrait prendre la tête du conseil de surveillance de Vivendi, dont il possède désormais 5% du capital, assure par ailleurs l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche.

L'actuel titulaire du poste, Jean-René Fourtou, va bientôt avoir 74 ans et "n'ira pas au bout de son mandat", qui se termine normalement en 2016, selon des sources de son entourage citées par le JDD.

Le JDD évoque un scénario qui verrait l'annonce de M. Fourtou intervenir en fin d'année ou au début de l'année prochaine pour que le choix de son successeur puisse être officialisé lors de l'assemblée générale des actionnaires 2014.

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