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Droits TV du foot : record de 748,5 millions € par an

Un caméraman de Canal+ au stade Bonal à Sochaux, en 2008 lors d'une rencontre de Ligue 1 [Jeff Pachoud / AFP/Archives] Un caméraman de Canal+ au stade Bonal à Sochaux, en 2008 lors d'une rencontre de Ligue 1 [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

Les droits audiovisuels de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pour la période 2016-20 ont été attribués vendredi par la Ligue de football professionnel (LFP) pour un montant record de 748,5 millions d'euros annuels, qui a pourtant déçu certains dirigeants, Canal+ s'offrant les premiers choix.

 

Les droits domestiques du football français n'avaient jamais été vendus pour plus de 668 millions d'euros (2008-12). Dans le détail, la L1 a été attribuée vendredi pour 726,5 millions d'euros et la L2 pour 22 millions.

Actuellement et jusqu'à la fin de la saison 2015-16, la LFP perçoit 607 millions d'annuels de la part des différents diffuseurs. Elle enregistre donc une progression de plus de 23% par rapport à la période précédente.

A partir de 2016, le paysage sera également simplifié en ce qui concerne les diffuseurs: Canal et BeIn Sports ont raflé l'intégralité des droits disponibles. Eurosport, qui diffuse actuellement un match de L2, ainsi que Orange, Youtube, Dailymotion et L'Equipe.fr (droits "nomades" et de vidéo à la demande) sortent du jeu.

Les dirigeants de la LFP faisaient pourtant profil bas vendredi. "C'est un chiffre tout à fait proche de ce que nous souhaitions. Ce n'est pas un triomphe, mais un résultat honorable. J'avais parlé de placer le championnat français sur le podium en Europe, nous y sommes quasiment", a commenté son président Frédéric Thiriez.

"J'aurais aimé plus parce que j'ai beaucoup d'ambition pour le foot français. Mais le marché a parlé", a-t-il ajouté, promettant que cet argent ne serait "pas gaspillé".

 

- Prix de réserve non atteint -

 

Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), en 2012 à Paris [Franck Fife / AFP/Archives]
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Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), en 2012 à Paris
 

La Ligue estimait qu'avec des clubs comme le Paris Saint-Germain ou Monaco et des stars comme Ibrahimovic, Thiago Silva et Falcao, la L1 devait se rapprocher des droits pour les championnats d'Espagne (750 millions pour les droits domestiques et internationaux) ou d'Allemagne (675 millions), l'Italie (960 millions) et surtout l'Angleterre (1,7 milliard d'euros) restant intouchables.

"C'est un demi-succès, on n'est pas très loin de ce l'on voulait, mais pas tout à fait non plus", a relevé Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance de Saint-Etienne et membre du comité de pilotage de l'appel d'offres.

De fait, le prix de réserve fixé au départ (non dévoilé) n'a pas été atteint, a-t-on appris de source proche du dossier. Ce qui veut dire que les décideurs de la LFP avaient donné plus de valeur encore à la L1.

Selon M. Thiriez, les écarts entre les offres des deux principaux diffuseurs étaient en tous cas "assez sensibles, et se mesuraient "en dizaines de millions d'euros". Selon un autre responsable de la Ligue, les deux diffuseurs ont également dépensé plus que ce qu'ils versaient jusqu'alors (420 M EUR environ pour C+, 150 M EUR environ pour BeIn).

Une source proche du dossier a ainsi confirmé à l'AFP que l'offre de Canal + tournait "autour de 550 millions d'euros".

 

- Revanche de BeIN pour la C1 ? -

 

Cette nette progression des droits télé reste malgré tout une bénédiction pour des clubs français en grande difficulté financière depuis plusieurs saisons, et qui accusaient en juin 2013 un déficit global de 39,5 millions d'euros.

Un reporter de la chaîne BeIn Sports, pendant un match de Ligue 1, en mars 2014 [Pascal Guyot / AFP/Archives]
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Un reporter de la chaîne BeIn Sports, pendant un match de Ligue 1, en mars 2014
 

Ils vont en outre être soumis à la taxe à 75% sur les salaires les plus élevés, dont l'impact est estimé à 44 millions d'euros par an par la Ligue.

Côté diffuseurs, Canal+, qui avait tenté de faire annuler en justice le lancement anticipé de cet appel d'offres plutôt attendu à l'automne 2015, décroche, et c'est une surprise, les trois meilleures affiches avec les lots 1 et 2.

BeIn, qui ne pourra faire son marché qu'une fois que son concurrent sera servi, remporte les autres lots 3, 4, 5 et 6. Elle diffusera donc les sept autres matches de chaque journée en direct, ainsi que les multiplex des 19e, 37e et 38e journées et le Trophée des Champions.

"Nous sommes très satisfaits de pouvoir poursuivre notre histoire commune avec la L1 pour un nouveau long bail jusqu'en 2020", a expliqué à l'AFP Cyril Linette, directeur des sports de la chaîne cryptée.

 
 

BeIn, qui est donc un peu moins bien dotée que lors du précédent appel d'offres, aura très vite l'occasion de répliquer: dès lundi, c'est l'UEFA qui attend les dossiers des candidats à la diffusion de la Ligue des champions pour la période 2015-2018.

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