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Le fisc relâche la pression

Une feuille d'impôt.[AFP]

«Trop d’impôt tue l’impôt.» Invité dimanche soir sur le plateau du journal télévisé de TF1, Manuel Valls s’est fait l’écho de millions de Français en rejetant des prélèvements trop élevés.

 

Alors qu’un projet de loi de finances rectificative sera présenté en Conseil des ministres le 11 juin prochain, le Premier ministre a annoncé la mise en œuvre d’ajustements pour relâcher la pression fiscale.

Déjà évoqué fin avril par l’exécutif, ce geste en faveur des plus modestes doit permettre au gouvernement d’éviter une nouvelle vague de mécontentement, alors que le ras-le-bol a largement entamé sa popularité et que les élections européennes s’annoncent difficiles pour la majorité.

 

650 000 foyers exonérés

Dès cette année, l’exécutif compte ainsi exonérer des centaines de milliers de ménages devenus imposables à la suite du gel du barème de l’impôt sur le revenu, décidé par le gouvernement Fillon en 2011 et maintenu sous François Hollande.

L’inflation n’étant plus prise en compte dans le calcul des tranches d’imposition, certains foyers jusqu’alors exemptés avaient dû remplir un premier avis d’imposition en 2012, alors même que leurs revenus n’avaient pas augmenté.

Selon Manuel Valls, «à peu près 650 000 ménages sont rentrés dans l’impôt et doivent en sortir». En outre, le Premier ministre a indiqué que des baisses d’impôts concerneraient également les personnes touchant de «1,2» à «1,3 fois le Smic».

Selon Europe 1, hier, les couples qui gagnent 2,5 fois le salaire minimum bénéficieront également d’un coup de pouce. Au total, près de 5 millions de contribuables pourraient donc voir leur facture s’alléger.

Reste au gouvernement à choisir la façon dont il veut s’y prendre. Il peut par exemple décider de relever le seuil d’imposition, actuellement fixé à 6 011 euros par an, ou préférer opter pour une décote applicable aux contribuables des tranches d’imposition les plus basses. Dans les deux cas, la question du financement reste entière. L’exécutif, qui avait annoncé le déblocage d’une enveloppe de 500 millions d’euros à cet effet, devrait accorder une rallonge.

 

Calmer les mécontents

Pour la gauche, l’enjeu est crucial. A deux semaines du scrutin européen, qui laisse présager une nouvelle défaite après celle des municipales, cette annonce tombe à point nommé. De plus, la majorité veut absolument éviter de provoquer un nouveau ras-le-bol fiscal tel que celui soulevé par la feuille d’imposition 2013.

Or, cela semble compromis au vu des mesures adoptées dans le projet de loi de finances 2014. De la baisse du quotient familial à la fiscalisation du bonus de 10 % pour les retraités ayant eu au moins trois enfants, en passant par l’intégration de la cotisation employeur de complémentaire santé aux revenus imposables, nombreux sont les dispositifs qui vont faire grimper la note.

Pris en tenaille entre la grogne des contribuables et ses contraintes budgétaires, le gouvernement ne peut donc concéder qu’un modeste coup de pouce.

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