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La loi Macron à l’épreuve

L'hémicycle de l'Assemblée Nationale le 29 avril 2014 [Eric Feferberg / AFP/Archives]

Le projet de loi Macron, destiné à relancer l’économie du pays, va se heurter à la fronde des syndicats et à celle de certains élus qui le jugent trop libéral.

 

L’union nationale de rigueur depuis les attentats ne devrait pas y survivre. Le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances débarque ce lundi à l’Assemblée et promet de vifs débats entre les députés. La gauche de la gauche n’a cessé de rappeler son opposition à un texte jugé trop libéral. Mais celui-ci, porté par le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, est également contesté à l’extérieur de l’hémicycle, tant par les syndicats que par les professions concernées par les réformes. Et tous sont bien décidés à donner de la voix pour tenter de peser sur l’orientation des débats.

 

Une loi symbolique

Emmanuel Macron l’a dit et répété : cette "vraie loi de gauche" doit "libérer" l’économie française, rétablir la confiance de ses acteurs, encourager l’investissement et ainsi relancer la croissance. Réforme des professions du droit et de la justice prud’homale, assouplissement des règles du travail le dimanche et en soirée, ouverture de lignes d’autocars facilitée… Le patron de Bercy veut faire sauter les verrous qui freinent l’activité et briser au passage quelques tabous. Au-delà des mesures, son texte est devenu symbolique. Comme le pacte de responsabilité l’année dernière, la loi Macron incarne la ligne sociale-libérale empruntée par le gouvernement de François Hollande. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si sa présentation officielle, le 10 décembre, s’est faite en grande pompe, à l’Elysée, en présence de Manuel Valls et d’une dizaine de ministres.

Rien d’étonnant alors à ce que le texte crispe une gauche tiraillée entre sa tendance frondeuse et son inspiration plus libérale. Certes, il recueillait l’approbation de 63 % des Français dans un récent sondage Odoxa. Et, certes, son examen par la commission spéciale de l’Assemblée, marathon de 82 heures de discussions souvent très techniques, a été perçu comme une réussite, tant par Emmanuel Macron, qui s’est félicité d’avoir "collectivement construit une forme de consensus", que par les élus, qui ont salué "l’écoute" et la "pédagogie" du ministre. Mais les modifications du texte n’ont convaincu ni les écologistes ni le Front de gauche, tandis que les frondeurs PS ne le jugent toujours pas "votable en l’état".

 

Les syndicats montent au front

Les débats à l’Assemblée, qui devraient durer deux semaines, promettent donc passes d’armes et compromis. Et le bras de fer ne se limitera pas au Palais-Bourbon. Déjà descendus dans la rue avant Noël, les syndicats reprendront leur croisade contre un texte qui s’apparente, selon la CGT, à un "recul social majeur". Avec FO, FSU et Solidaires,la centrale, qui conteste notamment la "banalisation du travail le dimanche", la libéralisation du transport par autocar et les réformes des professions réglementées, a appelé à manifester lundi à Paris et dans plusieurs villes de province. Des défilés auxquels devraient succéder des actions tout au long de la semaine. Les syndicats ont aussi annoncé qu’une trentaine de conseils des prud’hommes allaient suspendre leurs audiences jusqu’à vendredi.

 

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