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Alexis Tsipras à Paris en quête de soutien

Le gouvernement grec poursuit son opération séduction. Dix jours après son élection, le Premier ministre Alexis Tsipras est attendu aujourd’hui à Paris pour rencontrer François Hollande.[/ AFP]

Le gouvernement grec poursuit son opération séduction. Dix jours après son élection, le Premier ministre Alexis Tsipras est attendu aujourd’hui à Paris pour rencontrer François Hollande.

 

Un entretien destiné à préparer le Conseil européen du 12 février, qui s’annonce décisif pour l’avenir de la Grèce. Alors que le plan d’aide européen à Athènes arrive à échéance le 28 février, le dirigeant d’extrême gauche espère que le président français l’aidera à convaincre la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) de renégocier les conditions du prêt.

Elu sur la promesse de mettre fin à l’austérité, Alexis Tsipras doit dégager des fonds afin de financer son programme. Mais pour cela, il faudra notamment convaincre l’Allemagne d’Angela Merkel.

 

Le plan d’Athènes

Evoquée un temps, la réduction, voire l’annulation pure et simple de la dette grecque (315 milliards d’euros, soit plus de 175 % du PIB), n’est plus d’actualité. Dans un entretien au quotidien Financial Times, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a proposé hier de la renégocier en échangeant des dettes contre des obligations indexées sur la croissance.

"Aidez-nous à réformer notre pays et donnez-nous un peu d’espace budgétaire pour ce faire, sinon nous continuerons d’être étranglés et deviendrons non pas une Grèce réformée, mais une Grèce déformée=", a plaidé le ministre. Un ton plus conciliant qui a l’avantage de rassurer les marchés. Hier, les bourses européennes étaient toutes en hausse, celle d’Athènes enregistrant un rebond de plus de 11 %.

"L’heure est venue de dire la vérité : l’austérité, cela ne fonctionne pas, estime l’économiste Jacques Sapir. La position du gouvernement Tsipras consiste à dire que l’Allemagne est responsable de la situation de la Grèce en lui imposant des conditions insupportables, et qu’il est donc normal d’aider Athènes."

 

Barack Obama, un soutien de poids

Hier à Rome, Alexis Tsipras a pu compter sur les encouragements du président du Conseil italien, Matteo Renzi. Mais il sera plus difficile de convaincre les instances européennes et l’Allemagne.

"Il faudra que nous aménagions un certain nombre de nos politiques mais on ne va pas tout changer", a rappelé hier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Quant à la chancelière allemande, elle a refusé jusqu’à présent toute remise en cause des politiques d’austérité.

"Merkel n’a pas de marge de manœuvre, analyse Jacques Sapir. Soit elle cède et perd de sa crédibilité, soit elle maintient ses positions et risque de provoquer une crise qui aboutirait à la sortie de la Grèce de l’Europe et à l’explosion de la zone euro."

François Hollande espère ainsi jouer le rôle de médiateur entre Athènes et Berlin, étant lui-même favorable à une politique de relance. Le président français peut désormais compter sur l’aide de Barack Obama. Le pré­sident américain, qui s’est prononcé dimanche contre l’austérité imposée à Athènes, recevra Angela Merkel à la Maison Blanche lundi prochain.

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