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La relance comme priorité

Le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron et le Premier ministre Manuel Valls. [ALAIN JOCARD / AFP]

Manuel Valls s’apprête à détailler mercredi plusieurs mesures en faveur de l’investissement, à l’arrêt malgré l’amélioration de la conjoncture.

 

Deuxième déclaration passionnée en moins de huit mois. Après un «j’aime l’entreprise» très remarqué fin août, l’exécutif a fait du «besoin d’investissement» des sociétés sa nouvelle priorité. Le Premier ministre, Manuel Valls, doit ainsi dévoiler aujourd’hui, lors d’un séminaire gouvernemental exceptionnel, une série de dispositifs visant à les encourager à mettre la main à la poche pour se moderniser et embaucher.

Car si les autres indicateurs économiques affichent un léger mieux pour l’année à venir, les investissements, eux, ont tendance à stagner. Or, ils sont «la clef de la reprise», a martelé François Hollande vendredi dernier dans l’Oise.

 

Un nouveau fonds pour les PME

A l’occasion de ce déplacement, le chef de l’Etat a donné des premiers indices sur la teneur des mesures qui seront présentées aujourd’hui. Le gouvernement compte d’abord mettre en place un fonds de 535 millions d’euros pour investir dans le capital des petites et moyennes entreprises. Alimenté notamment par des assureurs français et étrangers, il «sera directement opérationnel dès le mois prochain», a assuré François Hollande. L’exécutif prévoit en outre un coup de pouce fiscal pour les sociétés qui «décideront d’accélérer leur projet, d’aller plus vite pour investir». Applicable «dès à présent», ce mécanisme doit les encourager à acheter de nouveaux équipements, numériques ou robotiques par exemple.

Il pourrait s’agir d’un amortissement accéléré, qui permettrait aux entreprises qui viennent d’investir, et ont donc subi des coûts supplémentaires, de bénéficier de réductions d’impôts plus importantes que celles qui existent déjà. Enfin, le président a annoncé une hausse des prêts accordés par la Banque publique d’investissement (BPI) pour aider les structures à se développer. Ceux-ci seront «portés jusqu’à 8 milliards d’euros», contre 1,7 milliard en 2014. Un signal fort, alors que la frilosité des banques privées est régulièrement pointée du doigt par les sociétés françaises.

 

Consolider la croissance

Si le gouvernement accélère sur le sujet de l’investissement, c’est qu’il a les yeux rivés sur les indicateurs économiques. Alors que ceux-ci passent timidement au vert, avec notamment des prévisions de croissance à la hausse, l’investissement privé affiche, lui, un encéphalogramme plat. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee notait ainsi «l’attentisme persistant des entreprises […] guère enclines à accélérer leurs dépenses» en 2015.

Une stagnation qui peut avoir des effets désastreux : si elles ne se modernisent pas, les structures françaises s’exposent à un décrochage par rapport à leurs concurrentes étrangères. Inutile, en outre, d’attendre d’une croissance, qui repose quasi-exclusivement sur la consommation des ménages, qu’elle se consolide et permette, à terme, de faire baisser le chômage. Il est donc indispensable d’appuyer sur l’accélérateur tant qu’il est encore temps. Entériner une «vraie reprise», et plus seulement une «reprisette», selon les mots du ministre des Finances, Michel Sapin, validerait la ligne économique de l’exécutif. Une ligne qui lui a coûté politiquement en le coupant d’une partie de sa majorité.

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