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Les ministres des Finances du G20 réunis à Ankara

Le ministre turc du Travail Ahmet Erdem (2e g) entouré des ministres de l'Emploi et du Travail du G20, le 3 septembre 2015 à Ankara [ADEM ALTAN / AFP] Le ministre turc du Travail Ahmet Erdem (2e g) entouré des ministres de l'Emploi et du Travail du G20, le 3 septembre 2015 à Ankara [ADEM ALTAN / AFP]

Les grands argentiers du G20 vont tenter vendredi en Turquie de serrer les rangs tout en ménageant les susceptibilités nationales face à deux défis économiques majeurs: le ralentissement chinois et une probable hausse de taux américaine.

 

Les cahots boursiers et économiques en Chine comme les intentions de la Réserve fédérale ("Fed"), la banque centrale américaine, occuperont ministres des Finances et banquiers centraux des vingt principales économies mondiales à Ankara, vendredi et samedi.

La Turquie est cette année le pays hôte de ces réunions du G20, dont celle qui réunira en novembre les chefs d'Etat et de gouvernement, et passera le relais l'an prochain à la Chine.

S'il le fallait encore, les Bourses, en baisse en Asie comme en Europe, et des indicateurs peu reluisants, notamment une contraction des commandes industrielles de l'Allemagne, ont rappelé vendredi à quel point l'embellie économique mondiale était vulnérable.

Mais à en croire un participant interrogé récemment, il y a peu de chances que la Chine ou la Fed, les deux foyers potentiels de crise, soient évoquées en toutes lettres dans le communiqué publié à l'issue de la réunion, en grande partie déjà rédigé.

Christine Lagarde, directrice générale du FMI, lors d'une conférence de presse, le 2 septembre 2015 à Jakarta, en Indonésie [STEPHEN JAFFE / IMF/AFP]
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Christine Lagarde, directrice générale du FMI, lors d'une conférence de presse, le 2 septembre 2015 à Jakarta, en Indonésie
 

 

"Ce n'est pas le genre de la maison" de viser spécifiquement un pays et encore moins une banque centrale dans ce texte dont chaque mot est négocié des semaines durant, puis commenté avec avidité sur les marchés, soulignait cette source.

De toute façon, les grands argentiers de l'économie mondiale n'ont pas attendu Ankara pour s'exprimer.

"De nouveaux risques sont apparus pour les perspectives de croissance et d'inflation" en zone euro, a reconnu jeudi le patron de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi en faisant référence à la Chine.

 

- "Demander des comptes" à Pékin -

 

Les Etats-Unis ont déjà sermonné Pékin, également critiqué par d'autres participants pour sa stratégie jugée confuse de soutien à l'économie et pour l'opacité de ses statistiques.

Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew a affirmé jeudi qu'il demanderait "des comptes" aux responsables chinois sur leur dévaluation brutale du yuan en août.

Un homme regarde un tableau des indices boursiers, le 1er septembre 2015 à Shanghai, en Chine [JOHANNES EISELE / AFP/Archives]
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Un homme regarde un tableau des indices boursiers, le 1er septembre 2015 à Shanghai, en Chine
 

 

La directrice générale du FMI Christine Lagarde a elle appelé les grands pays émergents à être "vigilants" face aux retombées du ralentissement en Chine, qui se traduit par des accès réguliers de panique des Bourses et des rechutes du prix du pétrole.

Après que M. Draghi a assuré ne se fixer "aucune limite" dans son soutien à l'économie de la zone euro, les yeux se tournent vers son homologue américaine Janet Yellen.

L'incertitude persiste sur une hausse de taux de la Fed dès septembre. Une telle décision pourrait être justifiée par la robustesse de l'économie américaine mais enverrait une onde de choc dans les pays émergents, dont certains, comme le Brésil et la Russie, sont déjà mal en point.

Un durcissement monétaire américain aurait un effet d'aspirateur sur les capitaux, aimantés par de meilleurs rendements, au détriment de la stabilité financière des économies émergentes déjà ébranlées pour certaines par la baisse du prix de vente de leurs matières premières.

La lutte contre les stratégies de contournement fiscal des grandes multinationales, ainsi que la régulation financière seront aussi abordées à Ankara.

La France veut, elle, parler de lutte contre les sources de financement du terrorisme, et de moyens contre le réchauffement climatique. Son ministre des Finances Michel Sapin, retenu par des discussions budgétaires, n'assistera toutefois pas aux réunions.

Le ministre brésilien Joaquim Levy, objet de rumeurs de mise à l'écart, sera lui bien là. Le gouvernement, alors que le pays est en plein marasme économique, a assuré qu'il restait en poste.

La réunion du G20 Finance, qui se tient en pleine crise mondiale autour des réfugiés en provenance notamment de la Syrie toute proche, doit débuter officiellement à 11h00 GMT.

Le "Groupe des vingt" représente 85% de l’économie mondiale et 2/3 de la population mondiale. Il est composé de l'Afrique du Sud, de l'Allemagne, de l'Arabie Saoudite, de l'Argentine, de l'Australie, du Brésil, du Canada, de la Chine, de la Corée du Sud, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, du Mexique, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Turquie et de l'Union européenne.

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