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Smart France : les salariés consultés sur un retour provisoire aux 39 heures

Un salarié sur une chaîne de montage à l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach  [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives] Un salarié sur une chaîne de montage à l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

Revenir provisoirement aux 39 heures, en échange d'un maintien de l'emploi jusqu'en 2020, c'est la proposition sur laquelle les 800 salariés de l'usine Smart France à Hambach (Moselle) sont appelés à se prononcer vendredi.

 

"Pur hasard de calendrier", selon la direction: deux jours après la remise au Premier ministre d'un rapport très attendu sur la réforme du code du travail, les salariés de Smart sont invités à dire "oui" ou "non" à un accord négocié entre leurs syndicats et la direction de cette filiale du groupe allemand Daimler.

Le résultat du vote sur ce "Pacte 2020", qui n'est que consultatif, doit être connu vers 18h00.

Smart France, qui produit chaque année quelque 100.000 véhicules biplaces dans cette usine située aux confins de la Lorraine, de l'Alsace et de l'Allemagne, doit participer à l'automne au lancement d'un nouveau modèle.

Une Smart ForTwo présentée devant l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach  [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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Une Smart ForTwo présentée devant l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach
 

La direction veut profiter de cette période d'activité soutenue pour améliorer la compétitivité du site. A l'occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires, elle a proposé aux salariés de passer aux 39 heures de travail hebdomadaire par étapes: de 35 à 37 heures à compter du 1er octobre prochain, puis de 37 à 39 heures en 2016, 2017 et 2018, avant de revenir à 37 heures en 2019, et 35 en 2020.

En contrepartie de l'effort consenti par les salariés (39 heures payées 37 heures et réduction des RTT pour les cadres), ceux-ci se verraient garantir le maintien des emplois jusqu'en 2020.

 

6% de perte de salaire

Concrètement, la direction prévoit une augmentation mensuelle de 120 euros brut, ainsi qu'une prime exceptionnelle de 1.000 euros versée en deux fois sur deux ans. Elle s'est aussi engagée à embaucher 50 intérimaires en CDI entre octobre 2015 et fin 2017.

Un salarié sur une chaîne de montage à l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach  [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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Un salarié sur une chaîne de montage à l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach
 

 

Mais les salariés sont divisés. Selon Philippe Simard, délégué central CGT, seul le syndicat des cadres CFE-CGC s'est dit favorable à cet accord. Et du côté des syndiqués de la CGT, 80% y sont opposés, a-t-il affirmé. "Les gens sont contre parce qu'il y a trop de perte de salaire", de l'ordre de 6%, a calculé Philippe Simard.

Le débat, souvent très politique, autour des 35 heures, s'est invité cette semaine au coeur de l'agenda social.

Le Premier ministre a certes écarté mercredi une piste à hauts risques ouverte sur le sujet par le rapport Combrexelle qui lui a été remis pour servir de base à une réforme du droit du travail. "Il ne saurait être question de modifier par accord le seuil de déclenchement des heures supplémentaires", a tranché Manuel Valls. Selon Matignon, une telle mesure serait une "suppression indirecte de la durée légale du travail".

Une Smart ForTwo présentée devant l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]
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Une Smart ForTwo présentée devant l'usine Smart France le 11 décembre 2012 à Hambach
 

 

Le Premier ministre a en revanche repris à son compte la principale préconisation du rapport: "ouvrir de nouveaux champs" de négociation collective sur quatre "piliers" -conditions et temps de travail, emploi et salaires.

"La durée légale de travail ne changera pas", avait souligné lundi, de son côté, le président François Hollande, précisant cependant que les entreprises pourraient "davantage" négocier le temps de travail.

De fait, contrairement à ce que laisse penser le débat récurrent sur les 35 heures, il est déjà possible d'augmenter le temps de travail sans trop faire exploser le coût des heures supplémentaires: si un accord d'entreprise le prévoit, leur surcoût peut être limité à 10%, au lieu de 25%.

 

 

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