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L'Iran, un marché très convoité par les entrepreneurs

Des clients dans une boutique de téléphonie à Téhéran.[Vahid Salemi/ AP/ SIPA]

Après l’accord sur le nucléaire passé avec les Occidentaux, l’Iran redevient une cible de choix pour de nombreux investisseurs étrangers.

 

Acheter une Renault, s‘offir le dernier iPhone ou encore utiliser des machines Siemens, tout ça devrait bientôt être possible à Téhéran. De nombreuses entreprises étrangères profitent en effet de la fin des sanctions économiques imposées à l’Iran, qui pourrait prendre effet d’ici à 2016, pour investir de nouveau dans le pays.

Une délégation d’entrepreneurs français s’est d’ailleurs rendue dans la capitale iranienne le mois dernier. Les Allemands, eux, s’y sont précipités au lendemain de l’accord sur le programme nucléaire avec les grandes puissances. Il faut dire que ce texte historique devrait avoir des conséquences économiques d’une ampleur inédite.

 
 
En signant cet accord avec l’Iran, en juillet dernier, les pays du «5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni) ont ouvert des barrières mises en place depuis une dizaine d’années. Concrètement, les importations et exportations n’auront plus de limites, et les milliards d’avoirs bloqués à l’étranger vont pouvoir être rapatriés. Si leur montant n’est pas officiellement connu, on parle d’au moins 100 milliards de dollars (environ 87 milliards d’euros), soit une manne financière considérable. Biens de consommation, automobile, infrastructures, tourisme... Tous les secteurs sont concernés par cette arrivée de liquidités et veulent se payer une part du gâteau iranien.
 
"Avec ses 80 millions d’habitants, ses ressources pétrolières, et sa croissance potentielle à 6 ou 8%, c’est un marché énorme, estime Thierry Coville, chercheur à l’Iris et professeur à Novancia. D’autant que l’Iran n’a jamais eu de problème de paiement." Et cette ouverture devrait être bénéfique dans les deux sens. Cela représente une bouffée d’oxygène économique pour l’Iran, interdit d’exporter plus de 50% de son pétrole jusqu’ici, qui va pouvoir se moderniser et retrouver sa place économique d’il y a quelques décennies.
 
 
 
En juillet dernier, Emmanuel Macron mettait toutefois en garde les entreprises françaises. "La précipitation n’est pas une réponse à la naïveté", déclarait le ministre de l’Economie, craignant que certains ne soient finalement sanctionnés pour ne pas avoir attendu la fin officielle des différents embargos. Les entrepreneurs, comme les autorités de Téhéran, doivent également garder en tête que l’économie iranienne, basée principalement sur le pétrole, reste fragile. "Le risque serait de profiter de l’effet d’aubaine sans faire de véritables réformes de fond, selon Thierry Coville. L’Iran a besoin de moderniser son économie qui est détenue à 80% par l’Etat et où la corruption est très présente." Cette omniprésence de l’Etat, interlocuteur-clé dans de nombreux secteurs stratégiques, pourrait finalement décourager de nombreux entrepreneurs de se lancer à la conquête de l’eldorado iranien.

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