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Pénurie : quelles conséquences pour l’économie ?

Dans une usine alsacienne.[FREDERICK FLORIN / AFP]

Les blocages et manifestation finiront-ils par grever la croissance, qui commence à reprendre des couleurs, avec 0,5% de hausse enregistré au premier trimestre ?

«Pour l'instant, on n'est pas dans un contexte de grève générale. Les gens continuent d'aller travailler», rappelle Mathieu Plane, chercheur à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui juge «peu probable» un effet de la grève à ce stade sur le produit intérieur brut (PIB).

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Mais «si ça continue, il y aura des conséquences», avertit Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis. «L'activité au quotidien peut être rapidement perturbée. A partir du moment où les transports sont bloqués, il y a un certain nombre d'activités qui ne peuvent pas fonctionner» selon lui.

"Plomber le moral"

Un avis partagé par Alexandre Mirlicourtois, du cabinet Xerfi. «Si réellement le climat se durcit et si le conflit s'installe dans la durée, ça peut amener les ménages à se constituer une espèce d'épargne de précaution en attendant de voir comment cela se dénoue», suppose-t-il. 

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«Ca ne veut pas dire que c'est de la croissance perdue, mais ça peut quand même plomber le moral», notamment des chefs d'entreprise, qui pourraient être «plus circonspects sur l'évolution de l'activité», explique l'économiste.

Le précédent de 1968

Pour Mathieu Plane, rares sont toutefois les mouvements sociaux qui ont un fort impact économique. «Dans ce type de situation, il y a beaucoup de report de consommation. Donc ce qui est perdu à un moment donné est en partie rattrapé», abonde le chercheur, qui rappelle le précédent de mai 68.

A l'époque, le PIB avait chuté de 5% en l'espace d'un trimestre et les investissements avaient reculé de 20%. Mais les pertes avaient été effacées dès le trimestre suivant, avec une croissance de 7,7% et un bond de 32% de l'investissement. 

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