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Les parisiens plébiscitent le tri sélectif

"C'est plus simple, on n'a pas à se poser de questions" : des Parisiens applaudissent à l'expérimentation engagée sur le tri des déchets, qui les incite à mettre tous les emballages en plastique dans les poubelles de recyclage.[AFP/Archives]

"C'est plus simple, on n'a pas à se poser de questions" : des Parisiens applaudissent à l'expérimentation engagée sur le tri des déchets, qui les incite à mettre tous les emballages en plastique dans les poubelles de recyclage.

Jusqu'à maintenant, ces poubelles, souvent à couvercle jaune, étaient réservées aux seules bouteilles en plastique, canettes, boîtes de conserve, papier et carton.

Dans 51 collectivités -Nice, Nantes, Angers, Villeurbanne...- représentant 3,7 millions d'habitants, la poubelle de recyclage accepte depuis le 1er mars tous les emballages en plastique : pots de yaourt, de rillettes ou de crème fraîche, barquettes, films ou sachets vides... En Ile de France, 10 communes de Seine-Saint-Denis, autour de Sevran, sont concernées, ainsi que le IIIème arrondissement de Paris.

Dans cet immeuble proche de la République, la dame du 4ème, une Américaine, est complètement pour, mais voudrait que ce soit "encore plus clair". Et pourquoi pas les gobelets en plastique ? "C'est un plastique différent, qui n'a pas une bonne recyclabilité", indique Eric Brac de la Perrière, directeur général d'Eco-emballages, qui pilote le tri et le recyclage en France.

Comme les 17 "ambassadeurs du tri" chargés de sensibiliser les habitants, il se rend dans un immeuble "une fois par semaine".

Il explique aussi que recycler coûte de l'énergie, mais moins que fabriquer des matériaux à partir des ressources naturelles. Il dit qu'en Grande-Bretagne on travaille à fabriquer du fuel à partir de matières plastiques. "Avec le pétrole qui augmente", ça peut devenir intéressant.

Le vieux monsieur du 2ème, un ancien agriculteur, "fait ce qu'il faut", même s'il bougonne un peu et "n'aime pas les écolos parisiens". La jeune femme du 5ème estime que le nouveau système "est plus simple, on n'a pas à se poser de questions". Celle du 6ème étage jette scrupuleusement les pots de yaourt dans la poubelle jaune. "Si ça peut réduire la taxe d'ordures ménagères...".

Selon Eco-Emballages, un million de tonnes d'emballages plastique sont mises sur le marché mais seulement 230.000 tonnes -les bouteilles et les flacons- sont recyclées. Avec tous les emballages plastique, Eco-emballage espère passer à 350 ou 400.000 tonnes recyclées.

Déjà, des filières de recyclage des emballages -à base d'une résine différente des autres plastiques- commencent à se mettre en place, pour en faire des polaires, des couettes, des tuyaux...

L'expérimentation permettra de voir "ce que l'on doit mettre derrière", explique M. Brac de la Perrière : combien de bacs, combien de camions, la réorganisation des centres de tri... Et surtout d'estimer quelle quantité sera recyclée.

Outre l'intérêt environnemental (moins de déchets à enfouir ou brûler), le tri de ces emballages représente une économie pour les collectivités locales : la tonne de déchets non recyclables leur coûte 179 euros, et la tonne de déchets recyclables 30 à 50 euros. Ce qui peut effectivement avoir un impact sur la taxe d'ordures ménagères.

L'expérimentation durera jusqu'en décembre 2013. Si elle est probante, le tri des emballages en plastique sera étendu à toute la France début 2014.

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