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Yann Arthus-Bertrand: «on paiera le prix de notre déni»

Le photographe et documentariste Yann Arthus-Bertrand pose lors de la 9ème édition du festival international du film à Marrakech le 6 décembre 2009. [ABDELHAK SENNA/AFP]

Photographe et documentariste mondialement connu, Yann Arthus-Bertrand est devenu au gré de ses voyages l’un des témoins des bouleversements climatiques et écologiques que traverse notre planète. Dans ses films "Home" et "La soif du monde", il montre l’importance de se porter au chevet de la Terre aujourd’hui malade. Un sujet que les hommes politiques sous-estiment, selon lui.  

L’écologie est-elle la grande absente de la présidentielle ?

Yann Arthus-Bertrand : En 2007, Nicolas Hulot avait fait le forcing auprès des candidats pour leur faire signer le Pacte écologique. Il y a eu une prise de conscience extraordinaire du changement climatique avec le film d’Al Gore (La vérité qui dérange, ndlr), puis avec Copenhague. Depuis, on s’est aperçus que c’était bien plus compliqué d’être écolo, car aujourd’hui cela implique de vivre mieux mais avec moins. On a les politiques qu’on mérite, ils nous ressemblent et vont vers là où va l’intérêt général. S’ils sentaient qu’il y a un véritable intérêt des citoyens autour de l’écologie, ils seraient présents sur la question.

 

Les discours écologiques manquent-ils de cohésion ?

L’écologie n’est pas politique, et c’est le gros problème en France, car on l’a entièrement politisée. C’est une grosse erreur ! Je voterai Europe Ecologie-Les Verts car c’est ma famille, mais plus par romantisme que par efficacité. Il faut surtout une révolution spirituelle, pour évoluer sur ce sujet. C’est à nous de faire des efforts. Si on veut par exemple plus de commerce équitable ou de voitures électriques, c’est nous qui devons en acheter davantage. Nous sommes deux milliards sur Terre à servir de modèle à cinq milliards de gens qui veulent vivre comme nous. Mais aujourd’hui, on vit dans un déni collectif et on en paiera le prix un jour.



Quelles solutions proposer ?

Avec ma fondation GoodPlanet, j’essaie de faire comprendre qu’on ne doit pas culpabiliser, mais qu’il faut se responsabiliser. Nous sommes sept milliards d’habitants, et la solution ne sera que dans les sept milliards de personnes. C’est pourquoi nous aurons besoin d’une gouvernance mondiale sur la question.

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