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Conférence internationale : pour que les oiseaux voyagent encore

Des flamants roses dans le ciel indien, début mai 2012[AFP/Archives]

Chaque année ils annoncent les saisons, peuplant le ciel d'augures: les oiseaux d'eau migrateurs, de plus en plus menacés, font l'objet à partir de lundi d'une conférence internationale qui se tient cette année en France et où sont attendues des mesures urgentes.

Barge rousse, sarcelle d'été, flamants roses et cigognes fascinent, souligne l'ornithologue Francisco Rilla, du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), car certains parcourent annuellement des milliers de kilomètres, parfois à très haute altitude "en s'orientant grâce aux étoiles, à la position de la terre et aux champs magnétiques".

Les oiseaux dits "d'eau" - leur survie dépend des zones humides - voient leur liberté de mouvement, indispensable à leur survie, de plus en plus entravée par l'activité humaine et le changement climatique.

Certaines études, citées notamment par l'ONG Birdlife international, estiment que 10% de ces espèces sont en danger d'extinction.

Depuis 1999, elles font l'objet d'un accord spécifique, associant désormais 65 Etats d'Europe, d'Afrique et du Moyen Orient, destiné à les protéger et objet de la conférence qui se tient de lundi à vendredi à La Rochelle, ville française du littoral atlantique et point de passage obligé aussi de nombreuses espèces à cette période de l'année.

Son objectif "est que leur protection soit assurée tout au long du cycle de leurs déplacements", depuis la Russie jusqu'en Afrique parfois, explique à l'AFP la représentante de la France, Marianne Courouble.

Cette Conférence internationale sur les oiseaux d'eau migrateurs, sous l'égide du PNUE, est la cinquième du genre. Visant à améliorer l'accord et prendre des mesures coordonnées, elle rassemblera 300 représentants des Etats, ONG et scientifiques au chevet de 255 espèces, autour d'un constat: les menaces continuent à se multiplier.

Au réchauffement climatique, lignes électriques, éoliennes, plateformes pétrolières off-shore, produits agrochimiques, s'ajoute en particulier en Afrique l'augmentation de la population humaine.

Ces zones humides - marais, tourbières, mangroves ou estuaires qui contiennent les poissons nécessaires à la poursuite des longs voyages des oiseaux - sont menacées par l'agriculture intensive et les programmes hydrauliques, explique Marianne Courouble.

C'est notamment le cas, au Sénégal, du Parc national des oiseaux du Doudj, l'une des plus grandes réserves ornithologiques mondiales. Le développement de la riziculture et l'endiguement du fleuve Sénégal mettent en danger ce sanctuaire, fréquenté par plus de trois millions d'oiseaux chaque année.

La France, qui accueille cette année la conférence dont la dernière édition s'est tenue à Madagascar en 2008, entend défendre "un projet d'action spécifique pour l'Afrique", dit Marianne Courouble.

Si les données globales restent rares, le constat est toujours le même partout: les zones humides reculent. Le seul exemple de la France, carrefour de migration pour de nombreux oiseaux d'eau, est alarmant: en 50 ans, elle a perdu 40% de ses zones humides, explique ainsi Jacques Trouvilliez, de la direction Eau et biodiversité au ministère français de l'Ecologie.

La sarcelle d'été, un "petit canard très vif aux sourcils blancs", est un bel exemple de coordination indispensable, note ce spécialiste. Elle niche en Europe, notamment en France, et l'ensemble de l'espèce se transporte en Afrique pour hiverner, en particulier au Sénégal.

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