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GDF Suez va bâtir le plus grand parc éolien d’Afrique

Des éoliennes à Tanger lors de l'inauguration du parc de Dahr Saadane, le 8 juin 2010 [Abdelhak Senna / AFP/Archives] Des éoliennes à Tanger lors de l'inauguration du parc de Dahr Saadane, le 8 juin 2010 [Abdelhak Senna / AFP/Archives]

Le groupe énergétique français GDF Suez va bâtir et gérer dans le sud du Maroc le plus grand parc éolien d'Afrique, qui aidera à assouvir les énormes besoins en électricité du pays et à remplir ses objectifs ambitieux de développement des énergies renouvelables.

Ce parc de production d'électricité sera érigé à Tarfaya, sur la côte Atlantique, dans le cadre d'un partenariat avec la société énergétique locale Nareva Holding, a annoncé jeudi le groupe de Gérard Mestrallet.

D'une puissance de 300 mégawatts, il constitue le plus grand projet éolien jamais entrepris par GDF Suez, et représentera à lui seul environ 40% de la capacité de production d'électricité éolienne du Maroc une fois qu'il aura été mis en service fin 2014, a-t-il précisé.

"C'est le plus important parc éolien au Maroc et sur l'ensemble du continent africain", a souligné M. Mestrallet lors d'une conférence téléphonique.

Le site de Tarfaya bénéficie de conditions climatiques "extrêmement favorables" en matière de vent, puisque le parc aura un facteur de charge (taux moyen de fonctionnement des éoliennes) de 45%. Généralement, ce niveau tourne entre 20 et 40% selon les pays, et en général seuls les parcs marins arrivent à 40%, a expliqué le PDG de GDF Suez.

L'électricité produite fera l'objet d'un contrat d'achat sur 20 ans conclu avec l'Office national de l'électricité et de l'eau du Maroc (ONEE).

Ce projet permettra au pays d'assouvir ses besoins croissants en énergie, tout en réduisant sa dépendance à l'égard des importations d'hydrocarbures, conformément à la volonté du gouvernement marocain de développer à grande vitesses ses ressources solaires et éoliennes.

"C'est un projet structurant pour le Maroc, dans la mesure où il participe à l'indépendance énergétique du pays, et il s'inscrit dans la stratégie énergétique du Royaume qui a pour objectif de porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 40% en 2020", a renchéri Ahmed Nakkouch, PDG de Nareva Holding, dans un entretien à l'AFP.

Selon lui, cette stratégie "crée une dynamique positive pour les investisseurs internationaux", et ce projet démontre leur "confiance" dans l'économie marocaine.

D'après GDF Suez, la demande d'électricité au Maroc augmente en moyenne de 6% par an depuis 1998, et devrait continuer à progresser fortement dans les vingt ans à venir.

Par ailleurs, ce projet contribuera à l'objectif du groupe de doubler ses capacités de production d'énergies renouvelables entre 2009 et 2015. Il augmentera à lui seul ses capacités éoliennes de 8% à sa mise en service, prévue fin 2014.

Son coût total de 450 millions d'euros sera financé à 80% via des emprunts souscrits auprès d'établissements marocains, et le reste sur fonds propres à égalité entre GDF Suez et Nareva.

Ce coût "est inférieur à celui d'une nouvelle centrale au charbon", et c'est donc "un moyen de production d'électricité efficace et rentable pour le pays", même s'il ne fonctionnera qu'un peu moins de la moitié du temps, selon Dirk Beeuwsaert, directeur général adjoint de GDF Suez chargé de la branche Energie international.

Le parc sera équipé de 131 éoliennes de 80 mètres de haut d'une puissance unitaire de 2,3 mégawatts fabriquées par le groupe allemand Siemens, a-t-il détaillé. Une partie de la fabrication sera effectuée au Maroc, selon Nareva.

Tout en vantant ce nouvel investissement majeur dans les pays émergents, M. Mestrallet a rappelé que la stratégie du groupe ne consistait pas à se détourner de l'Europe, mais que ses projets y étaient limités par des moyens de production d'énergie "plutôt en surcapacité" et une demande qui stagne.

"La stratégie du groupe c'est l'international et l'Europe, ce n'est pas l'un au détriment de l'autre. (...) Mais dans la mesure où 90% de la croissance des besoins en énergie dans le monde seront situés en dehors de l'OCDE, (...) c'est là que nous allons nous développer le plus vite", a-t-il justifié.

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