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Près de 3.000 grands singes "volés" chaque année dans la nature

Des singes bonobos [Georges Gobet / AFP/Archives] Des singes bonobos [Georges Gobet / AFP/Archives]

Près de 3.000 grands singes disparaissent chaque année de leur habitat naturel, "volés" dans les forêts pour satisfaire entre autres l'industrie touristique ou tués pendant leur capture, selon un rapport de l'ONU publié lundi qui s'inquiète pour leur survie.

Le commerce international des chimpanzés, bonobos et gorilles - les trois grands singes d'Afrique - et des orangs-outans - la seule espèce asiatique - est interdit par la Convention sur le commerce international des espèces protégées (Cites), dont les pays membres sont réunis à Bangkok depuis dimanche.

Mais cela n'empêche pas leur trafic, selon ce document du Partenariat pour la survie des grands singes (Grasp), sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'Environnement, rendu public en marge de la conférence.

Entre 2005 et 2011, "il est établi qu'un minimum de 643 chimpanzés, 48 bonobos, 98 gorilles et 1.019 orangs-outans ont été capturés dans la nature pour le commerce illégal", peut-on lire.

A partir de ce "sommet de l'iceberg" consacré aux confiscations d'animaux, le rapport estime à plus de 22.000 le nombre de grands singes volés dans la nature sur cette période, soit près de 3.000 par an.

Une grande partie d'entre eux sont morts, soit lors de la capture soit en captivité.

Des gorilles [Jack Guez / AFP/Archives]
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Des gorilles
 

"Un chimpanzé vivant équivaut à dix chimpanzés morts", a souligné à cet égard Doug Cress, coordinateur de Grasp lors d'une conférence de presse. "Vous ne pouvez pas entrer dans une forêt et juste en prendre un. Vous devez vous battre, tuer les autres chimpanzés du groupe", a-t-il ajouté, notant que la mortalité était encore plus importante pour les gorilles qui "meurent vite du stress".

"Ce commerce est florissant et très dangereux à long terme pour la survie des grands singes", a-t-il dénoncé. "A ce rythme, les grands singes vont très vite disparaître", a ajouté Cress, décrivant un trafic "organisé" et "sophistiqué".

Les singes deviennent animaux de compagnie pour des propriétaires qui en font un "symbole de leur statut", alimentent la recherche médicale ou approvisionnent les secteurs du tourisme et du divertissement, précise le rapport, qui évoque notamment des zoos asiatiques organisant des matchs de boxe entre orangs-outans.

Un trafic encouragé par les marges dégagées par les trafiquants. Un chimpanzé acheté à un braconnier pour 50 dollars par un intermédiaire peut se revendre 400 fois plus, un orang-outan peut atteindre 1.000 dollars et un gorille plusieurs centaines de milliers.

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