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Manifestation anti-TGV Lyon-Turin dans le Val de Suse

Des opposants à la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin manifestent à Chiomonte,, dans le VAl de Suse, le 23 mars 2013 [Marco Bertorello / AFP] Des opposants à la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin manifestent à Chiomonte,, dans le VAl de Suse, le 23 mars 2013 [Marco Bertorello / AFP]

Des milliers de personnes, militants associatifs, écologistes, syndicalistes et anarchistes, tous opposés à la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, manifestaient samedi après-midi dans le Val de Suse, dans le nord-ouest de l'Italie, où s'est ouvert l'automne dernier un nouveau chantier.

Pour la première fois, des élus italiens, notamment le chef des sénateurs du Mouvement cinq étoiles (M5S) qui a cristallisé le vote contestataire lors des législatives italiennes de fin février, participaient à cette manifestation en compagnie de membres d'autres partis, essentiellement de gauche.

"Ils ne nous voleront pas notre futur", proclamait notamment une banderole de la section piémontaise du petit syndicat USB.

Plusieurs députés et sénateurs ont visité le chantier de Chiomonte, à quelques kilomètres de Suse et d'où partait la manifestation, avant de rejoindre le cortège.

Parmi les manifestants, Diego Margom, coordinateur de la confédération syndicale Cobas pour la province de Turin, a participé à toutes les manifestations No-Tav (non au treno alta velocità, TGV en italien) depuis 1991.

Et cette fois encore, il ne compte pas désarmer. "C'est une question de santé publique, environnementale et sociale. Ce chantier aura un impact sur les nappes phréatiques, il y a un danger avec l'amiante (contenue dans les roches traversées par les foreuses du chantier) et la vallée est étroite, quand le train passera, il y aura des nuisances sonores pour les riverains", dénonce-t-il.

Surtout, dit-il, la nouvelle ligne "servira principalement au transport de marchandises. Les productions locales seront sacrifiées au profit de produits achetés là où ça coûte moins cher".

"Ces travaux sont inutiles et absurdes et ont seulement des motivations spéculatives", renchérit Salvatore Fiori, 63 ans, enseignant retraité venu de Lombardie qui soutient le M5S, un parti "qui prend enfin en compte les territoires". "Le seul", renchérit son ami Ruggiero Bergamaschi, médecin de 59 ans, "qui représente les mouvements écologistes aujourd'hui."

La future ligne à grande vitesse doit mettre Paris à quatre heures de Turin, contre sept actuellement. Cette "autoroute ferroviaire", combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet lancé en 1991, a été maintes fois ajourné, devrait entrer en service en 2028-2029.

Selon ses concepteurs, elle devrait à terme supprimer au moins un million de camions par an sur les routes mais les écologistes des Alpes jugent le projet démesuré par rapport au trafic.

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