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L'avenir de l'eau en 2030 : cinq scénarios

Le barrage du lac de Tignes (Savoie) [Jean-Pierre Clatot / AFP/Archives] Le barrage du lac de Tignes (Savoie) [Jean-Pierre Clatot / AFP/Archives]

Dans quel état seront l'eau et les milieux aquatiques en France en 2030 ? Si la tendance actuelle se poursuit, la marge de manoeuvre sera très réduite en cas de catastrophe climatique, selon un groupe d'experts.

Cinq scénarios ont été élaborés par une trentaine d'experts dans le cadre de l'exercice de prospective "Aqua 30", lancé en juin 2010 par le ministère de l'Ecologie, et dont la synthèse des travaux vient d'être publiée par le Commissariat général au développement durable.

Ils intègrent un grand nombre de variables, de la production agricole au prix de l'énergie en passant par la biodiversité, la démographie, l'emploi ou encore la gouvernance.

Le scénario de référence, c'est-à-dire de poursuite de la tendance actuelle, constate une "dynamique d'amélioration" dans le prélèvement et rejets des ménages et de l'industrie, mais relève que "l'usage agricole accroît encore sa pression sur les écosystèmes aquatiques (prélèvements et pollutions)".

A terme, les experts estiment que les objectifs de la Directive cadre sur l'eau (DCE), adoptée en 2000 et qui fixe à chaque Etat membre de l'Union européenne des objectifs sur le "bon état" de l'eau, "ne seront globalement pas atteints".

Le "bon état" suppose "une eau en qualité et en quantité suffisante pour assurer un fonctionnement durable des écosystèmes et satisfaire les usages".

En outre, dans ce scénario, "le système de gestion de l'eau est confronté à ses limites avec un risque important de ne pouvoir réagir en cas de catastrophe climatique majeure", alertent-ils, soulignant que "le milieu naturel est moins résilient compte tenu de l'artificialisation et des pressions passées".

La situation se dégraderait encore dans un scénario où la crise s'aggraverait, les "préoccupations économiques et sociales prenant le pas sur les préoccupations environnementales".

Le scénario le plus favorable pour le maintien de la ressource, la qualité de l'eau et la continuité écologique, est celui du "choix des technologies douces où l'être humain se restreint pour respecter les écosystèmes".

Mais pour y parvenir, les experts posent comme préalable "une suite de catastrophes écologiques majeures dans le monde avant 2015" qui "conduit à une montée forte des préoccupations environnementales dans l'opinion publique".

Ce scénario suppose une fiscalité accrue sur le prélèvement des ressources et des pollutions, des plans d'aménagement qui conservent de l'espace aux cours d'eau malgré la pression foncière, ou encore une agriculture à forte performance environnementale.

La politique de l'eau sera l'un des grands thèmes de la deuxième conférence environnementale, rendez-vous annuel instauré par le président François Hollande, qui se tiendra les 20 et 21 septembre.

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