En direct
A suivre

La fonte des glaciers himalayens menace 2 milliards de personnes

L’Hindou Kouch et l’Himalaya perdront deux tiers de leur volume de glace d’ici l’année 2100[JOEL SAGET / AFP]

Selon un nouveau document publié ce jeudi 3 juin par le Programme des nations unies pour le développement, l’Hindou Kouch et l’Himalaya perdront deux tiers de leur volume de glace d’ici à l’année 2100, si les tendances actuelles des émissions de gaz restaient les mêmes.

La fonte de cette chaîne de hautes montagnes qu’on appelle aussi « troisième pôle » pourrait provoquer des pénuries importantes d’eau et de nourriture pour les 1,7 milliard de personnes qui vivent dans les bassins fluviaux en aval. En effet, il faut savoir que cette étendue de montagne glacière traverse plusieurs pays d’Asie, en débutant par l’Afghanistan jusqu’au Tibet et en passant par le Pakistan ou encore le Népal. Les glaciers et la fonte des neiges alimentent donc en eau les principaux systèmes fluviaux d’Asie, notamment lors des saisons sèches.

Comme l’explique le rapport du PNUD, la fonte des glaciers représente l’un des facteurs principaux des conditions météorologiques qui continueront d’être modifiés au fil des années. Et cette modification affectera directement les activités humaines de la région qui abrite le troisième plus grand stockage d’eau gelée au monde. L’accès à l’eau potable, l’agriculture, la production d’hydroélectricité, les infrastructures, ou même le tourisme et d’autres secteurs d’activités que l’on retrouve sur les zones peuplées seront directement touchés.

Alors que les températures dans le haut de l’Himalaya augmentent plus rapidement que presque partout ailleurs sur Terre, le PNUD souhaite alerter les pays d’Asie qui entourent la chaîne de montagne mais aussi les autres Etats qui représentent une véritable menace de pollution atmosphérique.

Car même avec un plafonnement à 1,5°C de l’augmentation de la température moyenne mondiale, le « troisième pôle » perdrait tout de même un tiers de sa glace d’ici à 2100. «L’objectif de l’Accord de Paris est donc insuffisant pour protéger la neige et la glace de l’Asie de haute montagne», peut-on lire.

La sous-secrétaire générale des Nations Unies et directrice du Bureau régional du PNUD pour l’Asie et le Pacifique, Kanni Wignaraja, «exhorte donc les pays de la région à intensifier leurs efforts pour s’adapter au calendrier changeant des sécheresse, des inondations et des saisons de moussons imprévisibles ».

Face à la lenteur des comportements politiques en comparant à la rapidité du changement climatique, la remplaçante de Haoliang XU souhaite que les efforts d’adaptation s’intensifient. «Nous sommes sur une voie alarmante qui pourrait entraîner des inégalités plus profondes et un écart plus large entre les nantis et les démunis qui feront les frais de cette urgence climatique» explique-t-elle. 

Pour le PNUD, «chacun a un rôle à jouer dans les changements majeurs nécessaires au cours de la prochaine décennie pour prévenir la pollution et le changement climatique, dans le but de préserver le troisième pôle et ses habitants». Ce rôle inclut tout le monde, c’est à dire du gouvernement à chaque individu.

Des solutions 

Pour tenter de remédier à cette catastrophe climatique, le PNUD propose une série de recommandations qui contribueraient à la réduction des émissions de gaz à effet de serre : réduire et sortir des combustibles fossiles et réglementer une réduction significative des émissions de carbone et d'autres polluants atmosphériques à courte durée de vie, orienter des milliards de personnes vers une cuisine et un chauffage propres grâce à des incitations et à l'accès à des technologies à faible coût, mettre en œuvre des changements majeurs dans les pratiques agricoles et réduire massivement les feux à ciel ouvert grâce à une sensibilisation, une réglementation mais aussi avec de lourdes amendes, et repenser les espaces urbains et promouvoir des centres-villes piétonniers durables.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités