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Climat : La couche d'ozone menacée par les nouveaux satellites ?

Une vue imprenable sur la voie lactée. [Daniel Reinhardt / dpa / AFP]

Selon une étude scientifique relayée par le site américain Space.com, les mégaconstellations de satellites que comptent envoyer en orbite basse la société d’Elon Musk SpaceX, via le projet Starlink, et ses concurrents, pourraient réactiver les problèmes de couche d’ozone.

Dans les années 1970-1980, le phénomène de la destruction de la couche d’ozone – qui protège les êtres vivants des rayons ultraviolets (UV) émis par le soleil – avait contraint la communauté internationale à prendre des mesures dans les années 1990 afin de l’enrayer. Avec plus ou moins de succès.

Aujourd’hui, alors que le projet Starlink prévoit d’envoyer 42.000 satellites – auxquels il faut ajouter ceux des concurrents tels que le projet Kuiper d’Amazon, ou les Chinois Starnet et OneWeb – en orbite basse dans le but de diffuser de l’internet haut débit sur l’ensemble du globe, deux chercheurs viennent de rédiger un article, publié le 20 mai dernier sur le site nature.com, afin d’alerter sur les dangers qu’ils représentent pour la couche d’ozone en raison des matériaux utilisés pour leur fabrication.

Car si l’atmosphère terrestre est habituée à recueillir des corps célestes qui viennent s’y consumer chaque jour, les satellites hors service qui suivent la même destinée posent un problème très différent. «Il y a environ 54 tonnes de matériaux de météorites qui arrivent chaque jour», explique Aaron C. Boley, l'un des deux scientifiques signataires à Space.com. «Avec la première génération de Starlink, nous pouvons attendre 2 tonnes de satellites hors service réentrant quotidiennement dans l'atmosphère terrestre. Mais les météorites sont généralement des cailloux, composés d'oxygène, de magnésium et de silice. Ces satellites sont eux faits d'aluminium, un matériaux très peu présent dans les météorites, qui n'en contiennent que 1% environ», poursuit-il.

Un risque impossible à prévoir

Le risque est donc de voir une quantité importante d’alumine – également appelée oxyde d'aluminium, produite par la destruction de ce dernier – se concentrer dans les hautes couches de l’atmosphère, et provoquer des trous dans la couche d’ozone. Et les scientifiques précisent que le lancement même des fusées pour envoyer ces satellites en orbite participe au phénomène de destruction de la couche d’ozone. Pour eux, tout cela équivaut à mener la plus grande expérience non-maîtrisée de géo-ingéniérie de l'histoire humaine, sans être capable d’en prévoir les conséquences réelles.

«L'alumine reflète une partie de la lumière et, si on en rejette suffisamment dans l'atmosphère, on peut créer un phénomène de diffraction et modifier l'albédo de la planète », explique Aaron C. Boley, en parlant de la capacité de l’atmosphère de renvoyer les rayons du soleil. «Les humains sont exceptionnellement bons pour sous-estimer leur capacité à bouleverser l'environnement», lâche-t-il.

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