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Le Covid-19 fragilise la lutte contre le réchauffement climatique selon le Forum économique mondial

D'après le Forum économique mondial, le défi climatique ne pourra pas être relevé sans une réelle collaboration internationale. [ANDY BUCHANAN / AFP]

Au classement des plus grandes menaces à long terme pesant sur le monde, le Forum économique mondial a donné la première place au changement climatique. Dans un rapport publié mardi 11 janvier, l'instance craint que la lutte contre ce phénomène ne soit affaiblie par le Covid-19 et notamment les inégalités d'accès aux vaccins.

Les conclusions de la 17e édition du «Global Risks Report» prédisent à ce sujet «des tensions - à l'intérieur des Etats et entre les Etats - risquant d'aggraver les effets de la pandémie et de compliquer la coordination nécessaire pour relever les défis communs», comme celui du climat.

Ainsi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 41 pays n'ayant toujours pas été en mesure de vacciner 10% de leur population contre le Covid-19 et 98% qui n'ont pas atteint les 40% de vaccinés. Un contraste saisissant avec les pays occidentaux, où la couverture vaccinale culmine parfois à 80%.

Le dispositif Covax, mis en place par l'OMS, devait pourtant permettre de répartir équitablement les milliards de doses de vaccins produites l'an dernier, en veillant à fournir les pays à bas revenus. Mais ce programme, représentant moins de 10% des injections administrées dans le monde, n'a pas fonctionné comme espéré.

Résultat, les faibles taux de vaccination dans certaines zones vont «peser sur la disponibilité et la productivité des travailleurs, perturber les chaînes de distribution et affaiblir la consommation». Ce, au moment même où l'inflation est élevée et où le commerce mondial continue à souffrir de pénuries.

L'écart se creuse entre pays riches et pauvres

Les projections du Forum prévoient ainsi que, d'ici à 2024, les pays en développement, à l'exclusion de la Chine, se situeront 5,5% sous leur niveau de croissance anticipée avant la pandémie, pendant que les économies les plus avancées l'auront dépassé de 0,9%.

Concrètement, le fossé entre pays riches et pays pauvres se creuse, là où l'action climatique exige une collaboration mondiale. Surtout qu'au classement des menaces à long terme, le changement climatique est certes le premier cité mais, en réalité, il marque toute la liste de son empreinte.

Le deuxième rang est occupé par les conditions météorologiques extrêmes, le troisième par la perte de la biodiversité et les septième et huitième par les dommages environnementaux humains et les crises de ressources naturelles. L'érosion de la cohésion sociale, les crises de pouvoir d'achat, la dette et les tensions géopolitiques font également partie du classement. De même que les maladies infectieuses, en sixième position.

Pour éviter que ces fractures internationales ne s'aggravent dans les prochaines années, la directrice générale du Forum économique mondial, Saadia Zahidi, exhorte les «dirigeants mondiaux» à «se réunir et adopter une approche multipartite coordonnée». Convaincu qu'«une transition climatique désordonnée [...] ne fera que diviser davantage les pays et séparer les sociétés», le Forum encourage le monde à faire preuve de cohésion.

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