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La Commission européenne reconnaît le nucléaire comme une énergie verte

Le nucléaire est l'un des piliers de la stratégie «France 2030» d'Emmanuel Macron. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Après des mois de tractations, la Commission européenne a annoncé mercredi 2 février accorder un label «vert» à l'énergie nucléaire ainsi qu'au gaz.

Cette certification reconnaît, sous certaines conditions, la contribution de ces énergies à la lutte contre le changement climatique.

Le label «vert» était jusqu'ici réservé aux énergies renouvelables. Son but est d'aider à mobiliser des fonds privés vers des activités réduisant les émissions de gaz à effet de serre, alors que l'UE s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Les commissaires européens ont fixé une liste de critères permettant de classer comme «durables» les investissements dans des centrales nucléaires ou au gaz : notamment une limitation dans le temps et l'obligation de recours aux meilleures technologies disponibles.

CONDITIONS STRICTES

Pour la construction de nouvelles centrales atomiques, les projets devront avoir obtenu un permis de construire avant 2045. Les travaux permettant de prolonger la durée de vie des centrales existantes devront avoir été autorisés avant 2040.

Concernant le gaz, la Commission impose un plafond d’émissions de CO2 de moins de 100 grammes par kilowattheure. Un seuil inatteignable avec les technologies actuelles selon certains experts. Mais une période de transition est prévue, et les centrales obtenant leur permis de construire avant le 31 décembre 2030 verront ce seuil relevé à 270 grammes, à condition qu’elles remplacent des infrastructures beaucoup plus polluantes.

Durant une période de quatre mois (qui pourra être prolongée de deux mois), à partir de mercredi, le Parlement européen pourra rejeter ce texte par un vote à la majorité simple. Le Conseil européen pourrait aussi théoriquement s’y opposer, à condition de réunir vingt Etats membres, ce qui paraît hors de portée.

Une victoire pour La France

La question de l'accord d'un label «vert» au nucléaire et au gaz avait provoqué un vif débat entre les 27 Etats membres de l'UE. Plusieurs pays étaient contre, dont l'Allemagne, le Luxembourg et l’Autriche. Vienne a d'ailleurs annoncé son intention d'engager une action en justice contre la décision de la Commission.

De nombreuses ONG environnementales ont également critiqué le choix de la Commission, en soulignant que les centrales à gaz sont émettrices de CO2, que le nucléaire produit des déchets radioactifs et qu'il comporte un risque d'accident.

La décision est en revanche vécue comme un succès par la France, qui avait milité pour l'intégration du nucléaire dans ce qu'on appelle la «taxonomie verte». Cette énergie est en effet l'un des piliers de la stratégie France 2030 voulue par Emmanuel Macron.

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