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Climat : l’Arctique se réchaufferait quatre fois plus vite que le reste de la Terre

D’après le Giec, le niveau de la mer a progressé de 20 cm depuis 1900. [Ekaterina ANISIMOVA / AFP]

Dans une étude publié le jeudi 11 août dans la revue scientifique Nature, des chercheurs basés en Finlande et en Norvège ont démontré que le réchauffement climatique était quatre fois plus rapide en Arctique que sur le reste de la planète.

Un réchauffement moyen de 0,75°C par décennie en Arctique, soit quatre fois plus que le reste du globe. Voici les conclusions relayées par des chercheurs finlandais et norvégiens dans un article publié le 11 août dernier dans la revue Nature. Pour y parvenir, ces derniers ont analysé quatre séries de données de températures recueillies par satellites sur l’ensemble du cercle arctique depuis 1979.

Toutefois, l’étude a permis de mettre en lumière des disparités géographiques concernant le réchauffement de l’Arctique puisque le secteur de l'archipel de Svalbard (Norvège) et celui de la Nouvelle-Zemble (Russie) se sont réchauffés de 1,25 °C par décennie, soit environ sept fois plus vite que le reste du globe.

L’amplification arctique derrière le réchauffement accéléré

En 2019, le Giec avait déjà fait état d’un réchauffement climatique de la région «de plus du double de la moyenne mondiale», causé par un phénomène dit «d’amplification arctique» lié à l’albédo. Autrement dit, toute surface absorbe une partie de l'énergie solaire qu'elle reçoit et réfléchit une autre partie de cette énergie dans l'espace.

La glace et la neige étant les meilleures matières pour réfléchir l’énergie solaire, en cas de fonte, cela oblige l’eau de mer environnante à absorber plus de rayons solaires. Cette eau, qui n’a pas les mêmes capacités de réflexion de l’énergie solaire que la neige et la glace, va donc se réchauffer plus rapidement.

Des anciens modèles optimistes mais dépassés

A l’issue de leurs travaux, les scientifiques derrière cette découverte ont constaté que les autres modèles climatiques les plus pointus prévoyaient un réchauffement de la zone inférieur de près d’un tiers à leurs prévisions. Un constat qui amène à penser que les modèles précédemment utilisés représentaient une sous-estimation du phénomène.

«J'ai été surpris que notre conclusion soit bien plus élevée que le chiffre habituel. La prochaine étape serait peut-être de jeter un oeil sur ces modèles, de voir pourquoi ils ne prévoient pas ce que nous constatons dans les observations et quel impact cela a sur les futures projections climatiques», a expliqué Antti Lipponen, l’un des coauteurs de l'étude, à l’AFP.

Un réchauffement qui aggrave la montée des eaux

Le réchauffement climatique et la fonte des glaciers à travers le globe aura également un impact sur le niveau des mers et des océans, avec une montée des eaux toujours plus importante prévue dans les années à venir. «A mesure que l'Arctique se réchauffe, ses glaciers vont fondre, ce qui aura une incidence globale sur le niveau des mers. Cela nous affectera tous», a mis en garde Antti Lipponen.

D’après le Giec, le niveau de la mer a progressé de 20 cm depuis 1900. Une montée des eaux qui s’est accentuée depuis 1990, avec un rythme de crue trois fois plus important et des prévisions de hausse du niveau des océans de 40 à 85 cm d’ici à la fin du siècle. Enfin, la calotte glaciaire du Groenland, dont l’état de fonte est proche du «point de bascule», contient une quantité massive d’eau glacée capable d’élever le niveau des océans sur Terre de plus de 6 mètres.

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