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Deux-Sèvres : tout savoir sur les «méga-bassines», ces réservoirs géants d’eau que dénoncent les militants écologistes

Dans le département des Deux-Sèvres, une dizaine de réserves géantes d’eau à ciel ouvert sortent de terre et agacent les militants écologistes, qui ont décidé de se mobiliser à nouveau ce week-end à Sainte-Soline. En effet, ces réservoirs ne serviraient qu’à une petite partie des exploitants agricoles du département.

Dans les Deux-Sèvres, plus de 3.000 gendarmes et policiers sont mobilisés ce samedi 25 mars pour encadrer la manifestation contre des rétentions d'eau géante destinée à l’irrigation agricole. 7.000 à 10.000 manifestants sont attendus dont plus de 1.500 seraient des radicaux. 

Voici ce qu'il faut retenir de ce projet décrié par les militants écologistes à l'heure où les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles.

Une capacité de stockage de 260 piscines olympiques

Ces cratères à ciel ouvert, recouverts d'une bâche en plastique, sont remplis grâce au pompage de l'eau des nappes phréatiques superficielles l'hiver et peuvent stocker jusqu'à 650.000 m3 (soit 260 piscines olympiques). Cette eau est utilisée pour l'irrigation l'été, quand les précipitations se font plus rares.

Pour Thierry Boudaud, le président de la Coop de l’eau, la coopérative qui porte ce projet, le principe tient du bon sens : «L’ambition est de réduire de plus de la moitié les captages en été, quand les nappes sont au plus bas».

L'eau stagnante s'évapore

L’eau qui stagne durant de longs mois dans ces méga-bassines se dégrade. Pire, les pertes liées à l’évaporation dans ce type d’ouvrages se situeraient entre 20% et 60%, selon Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS et spécialiste de l'eau et des systèmes hydro-biologiques.

Une promesse de changement des méthodes de travail

Pour pouvoir participer à ce projet et profiter de l’eau qui sera stockée dans ces méga-bassines, les agriculteurs ont dû s’engager à changer leurs méthodes de travail et protéger l’environnement. Ils ont déjà promis qu’ils allaient réduire de moitié l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2025 et planter 100 kilomètres de haies dans les trois prochaines années.

Impact sur la biodiversité environnante

Ces réserves de substitution posent un problème puisqu’elles nécessitent des opérations de pompages dans les nappes phréatiques ou dans les cours d’eau. Pourtant, la sécheresse exceptionnelle qui a touché l’Hexagone a mis en lumière le fait que les nappes phréatiques continuaient de se vider en septembre.

Le jeudi 13 octobre dernier, le Bureau de recherches géologiques et minières a déclaré que l’unique solution pour préserver l’état des nappes était de limiter les prélèvements.

5% des exploitations agricoles concernées

Mais selon les opposants à ce projet, ces réserves ne profiteront qu’à petite poignée d’agriculteurs, ceux pratiquant une culture intensive qui est très gourmande en eau. Selon la Coop de l’eau, 220 exploitations sont engagées dans le projet sur les 300 exploitations ayant le droit de prélever de l’eau à partir de points définis.

Pourtant, il y aurait plus de 4.990 exploitations agricoles dans tout le département des Deux-Sèvres. Seulement 5% des exploitations pourraient donc profiter de ces méga-bassines. 

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