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Automobile : l'UE valide la fin des moteurs thermiques en 2035

Le texte vise à contraindre les automobiles neuves à ne plus émettre aucun CO2, interdisant de facto les véhicules essence, diesel, et hybrides au profit du tout électrique. [Philippe LOPEZ/AFP]

En opposition avec cette mesure du plan climat de l’Union européenne depuis plusieurs semaines, l’Allemagne va finalement voter ce mardi 28 mars la fin des moteurs thermiques sur les voitures neuves dès 2035. En contrepartie, la Commission européenne a lâché du lest sur les carburants de synthèse.

Un pas de plus vers l’objectif européen de la neutralité carbone. En opposition avec cette mesure du plan climat de l’UE depuis plusieurs semaines, l’Allemagne va finalement voter ce mardi 28 mars la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves dès 2035.

La Commission européenne et Berlin ont annoncé samedi avoir trouvé un accord à ce sujet. Le texte vise à contraindre les automobiles neuves à ne plus émettre aucun CO2, interdisant de facto les véhicules essence, diesel, et hybrides au profit du tout électrique.

La présidence suédoise du Conseil de l’UE a assuré qu’un «large soutien» a été trouvé parmi les ambassadeurs des 27 pays membres à Bruxelles (Belgique). Ces derniers ont accepté que ce règlement soit «mis à l'ordre du jour» d'une réunion des ministres de l'Energie pour adoption formelle, ultime étape du processus législatif, ce mardi.

En contrepartie de l’accord donné par l’Allemagne de mettre fin à la production de voitures émettrices de CO2 après 2035, la Commission a lâché du lest sur les carburants de synthèse. Elle devrait formuler une proposition en ce sens qui devrait être validée d’ici l’automne 2024.

Cette technologie, controversée et encore en développement, consiste à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Défendue par des constructeurs allemands et italiens pour le haut de gamme, elle permettrait de prolonger l'utilisation de moteurs thermiques après 2035. Elle est largement contestée par les ONG environnementales qui la décrivent comme coûteuse, énergivore et polluante.

Toutefois, de nombreux experts ont estimé que cette technologie avait peu d’avenir devant elle car elle concerne exclusivement les véhicules de luxe. Markus Duesmann, le patron d’Audi, a notamment prédit que les carburants de synthèse «ne joueront pas de rôle important à moyen terme dans le segment des voitures particulières».

Le règlement initialement bloqué par l’Allemagne

Début mars, l’Allemagne a surpris ses partenaires en bloquant ce règlement mettant fin aux moteurs thermiques dans les voitures neuves dès 2035. Une décision rare, d’autant plus que le texte avait été approuvé en plénière par les eurodéputés à la mi-février, après un feu vert des Etats membres dont l'Allemagne.

Les libéraux du FDP, troisième parti de la coalition au pouvoir derrière les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts, ont été à l’origine de cette initiative. Après plusieurs revers électoraux, ces derniers ont orienté leur combat politique sur la défense de l’automobile. Pour cela, ils ont fait le pari que l’opinion publique en Allemagne serait particulièrement hostile à l’interdiction des moteurs thermiques.

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