Sofiane Oumiha disputera mardi 16 août la finale du tournoi olympique de boxe, en catégorie poids légers (- de 60 kg). Une première pour un Français depuis seize ans.
Le dernier à y être parvenu n'est autre que Brahim Asloum, en 2000 à Sydney. Un héritage prestigieux dont le le jeune boxeur (21 ans) originaire du quartier de la Reynerie à Toulouse entend bien continuer à se montrer digne. Car jusqu'à présent, il a fait forte impression lors de ces Jeux Olympiques, aussi bien sur le ring qu'en dehors. Si sa demi-finale contre le Mongol Otgondalai Dorjnyambulu ne restera pas comme son match de référence en termes techniques, Sofiane Oumiha a prouvé à Rio qu'il avait l'étoffe des plus grands.
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Précoce, ce boxeur relativement grand pour sa catégorie (1m68) et doté d'une bonne allonge, a enfilé les gants dès l'âge de 7 ans, suivant ainsi les traces de ses cousins. Il commence à pratiquer régulièrement deux ans plus tard, et a connu depuis une progression constante, couvé par son entraîneur Adama Diarra au sein du club Boxing Toulouse Bagatelle. En 2012, c'est en regardant les Jeux Olympiques de Londres à la télévision que naît chez lui l'envie de combattre à Rio. C'est avec cet objectif en tête qu'il intègre l'Insep en février 2015.
Des titres à la pelle pour Sofiane Oumiha
Le palmarès de Sofiane Oumiha est déja bien fourni, avec deux titres de champion de France des légers, une médaille de bronze aux Mondiaux juniors en 2012 et une médaille d'argent aux Jeux Européens de Bakou en 2015. La même année, il connaît toutefois une grosse déception lors des championnats du monde amateur de Doha, lorsqu'il se fait éliminer dès les quarts de finale.
Un échec qui, loin de l'abattre, incite Sofiane Oumiha à mettre les bouchées double à l'entraînement. Il part notamment à Cuba, l'une des places fortes de la boxe amateur, pour s'entraîner. «Depuis quatre ans on a 'charbonné', comme je dis souvent. On est partis partout dans le monde, et le travail paie», déclarait le boxeur à l'issue de sa qualification pour la finale des Jeux Olympiques.
Un boxeur avec un coeur en or
Originaire du Maroc et ayant grandi dans un quartier difficile à Toulouse, Sofiane Oumiha se sert de son vécu pour garder la tête sur les épaules et a d'autant plus conscience du chemin parcouru. «Ça confirme que dans la vie il faut toujours croire en ses rêves, se donner les moyens de les réaliser. Aux jeunes qui galérent, croyez-y ! Tout est possible dans la vie. Je viens d’un quartier qu’on dit difficile (il pleure). J’ai fait des sacrifices. Pour être ici j’ai raté le mariage de ma sœur qui compte beaucoup pour moi. Comme vous le savez ma mère a été accidentée et ça fait deux mois et demi que je n’ai pas vu les miens. Je sais qu’ils me regardent depuis Tadla, un petit village du Maroc».
Son talent et sa générosité pourraient bien faire de Sofiane Oumiha la nouvelle coceluche du sport français, comme le fut Brahim Asloum à l'époque. Un engouement dont il est le premier surpris. «L’engouement que mon parcours suscite, c’est magnifique. Le sport, c’est magnifique. Entendre tant de gens me dire merci… je n’ai pas de mot. Merci à toute la France et au monde entier. Je ne savais pas que la boxe pouvait rassembler autant de monde».
Sa finale, même si elle est programmé à minuit passée dans la nuit du mardi 16 août au mercredi 17 août, pourrait bien en effet rassembler beaucoup de monde devant la télévision, de Toulouse à Tadla. Et Sofiane Oumiha entend bien ne pas décevoir ceux qui croient en lui. «La médaille c’est bien mais je veux la plus belle des couleurs. J’ai travaillé pour. Il y a quatre ans je galérais dans mon quartier. Je sors de nulle part, mais je veux aller loin. Tout est possible dans la vie».