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Agression d'un photojournaliste à Reims : ce que l'on sait

Un photojournaliste du journal régional L’Union a été grièvement blessé à la tête, samedi 27 février, alors qu’il se trouvait dans un quartier sensible de Reims pour couvrir des «regroupements de jeunes». Un Algérien multirécidiviste est en détention provisoire et pourrait finir ses jours en prison.

Pronostic vital engagé

Christian Lantenois, âgé de 65 ans, a été admis au CHU de Reims «avec un pronostic vital engagé», a indiqué le procureur de la République. C'était toujours le cas, ce samedi. Il a été placé en coma artificiel, souffrant d'un traumatisme crânien très sévère, d'un hématome sous dural et d'une hémorragie cérébrale.

Que s’est-il passé ?

L’homme «a été retrouvé au sol, aux alentours de 15h30 dans le quartier Croix Rouge (...). Les forces de l'ordre étaient sur place, avaient identifié des mouvements de jeunes (une trentaine, ndlr), dont certains portaient des battes de base-ball», a indiqué le préfet de la Marne.

Alors qu'un groupe d'individus cagoulés l'avait repéré en train d'essayer de prendre des photos, à une centaine de mètres de distance, il aurait été violemment frappé par un homme, qui souhaitait récupérer les clichés. L’agresseur a «porté les coups, d’abord avec les poings, ensuite avec l’appareil photo», a de son côté expliqué le procureur.

Le photographe s’était rendu dans le quartier avec une voiture du journal, dont le logo était floqué sur la carrosserie. Une journaliste était aussi sur place, mais venue avec un véhicule banalisé. Les deux n’étaient pas ensemble, par souci de discrétion. Selon la rédactrice en chef de L’Union, «on ne sait pas s’il est sorti seul, ni si quelqu’un l’a sorti de la voiture». La journaliste a «seulement entendu une altercation», avant de retrouver son collègue.

Un Algérien multirécidiviste Risque la perpetuite

Le principal suspect avait été interpellé lundi par les services de police du commissariat de Reims. Il est déjà connu par la justice, puisqu'il a déjà été condamné huit fois, a indiqué le procureur. Agé de 21 ans et nationalité algérienne, Saïd K. vivait à Reims depuis trois ans et disposait d'une carte de séjour espagnole, là où il aurait grandi.

L'homme a été présenté à un juge d'instruction. Il est à présent en détention provisoire et poursuivi pour"tentative de meurtre aggravé par la préparation ou la commission d’un autre délit", "participation à un groupement en vue de commettre des faits de violences on de dégradation" et "non assistance à personne en péril". Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Un deuxième homme en garde à vue

Vendredi 5 mars, un homme s'est présenté de lui-même au commissariat et a immédiatement été placé en garde à vue. Et ce pour "participation à un attroupement armé en vue de commettre des violences ou des dégradatations" et "non assistance à personne en péril". Il faisait partie des individus recherchés par la police depuis l'agression.

Un quartier très sensible

Le quartier Croix-Rouge, à Reims, est une «zone de sécurité prioritaire». Il a notamment été le lieu d’affrontements entre des résidents et des individus d’autres quartiers. Le journaliste a été retrouvé devant la médiathèque.

L’Elysée réagit

L’agression du photojournaliste a trouvé écho au plus haut sommet de l’Etat, puisque «l’Elysée a appelé la rédaction de L’Union [...] pour exprimer son émotion et sa sympathie, et son souhait de voir les auteurs de l’agression interpellés au plus vite», ont indiqué les services du président de la République.

Gérald Darmanin s'est rendu sur place et a rencontré les collègues du photojournaliste dans les locaux du journal L'Union, pour leur apporter son soutien. Plus tôt, c'est le maire de Reims Arnaud Robinet qui avait déclaré que ces "délinquants ne comprennent pas la sanction".

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