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Il prétendait être infirmier pour abuser des femmes, l'ancien élu breton condamné

Deux des cinq plaignantes ont été victimes d'agression sexuelle. [LOIC VENANCE / AFP]

Pour décrire les faits reprochés à Nicolas G., la présidente du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, Stéphanie Guéguan, n'a pas trouvé d'autre mot qu'«hallucinants». Cet ancien élu de la ville de Quimper a prétendu être infirmier pour pouvoir réaliser des piqûres sur plusieurs femmes et leur prélever du sang. Deux de ses cinq victimes ont aussi été agressées sexuellement.

A l'issue de l'audience, ce mardi 12 octobre, l'homme a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et près de 15.000 euros de dommages et intérêts. Une peine qui sera effectuée sous surveillance électronique. Il a également été inscrit au fichier national des prédateurs sexuels, est privé de ses droits d'éligibilité et n'a, évidemment, plus le droit de réaliser le moindre acte médical.

Des victimes «harcelées pendant des mois»

En réalité, Nicolas G. n'a jamais été infirmier. Il se présentait pourtant comme tel face à ses victimes, toujours des femmes. Selon les informations du Télégramme, il les approchait en leur proposant de participer à une prétendue étude clinique sur les effets du stress. Pour rendre son propos crédible, il s'appuyait sur une société médicale fictive et sur un protocole de recherche qui ne l'était pas moins. Selon les mots de la présidente, Stéphanie Guéguan, le prévenu n'hésitait pas à «harcele[r] pendant des mois» ses victimes, «jusqu'à ce qu'elles se sentent obligées».

Son objectif était à chaque fois de convaincre ces femmes de se soumettre à des prises de sang, voire à des piqûres, sans injection. D'après les éléments présentés devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, ce quadragénaire aurait une étrange «obsession» pour les aiguilles et les veines féminines. A en juger par les flacons retrouvés par les enquêteurs lors d'une perquisition au domicile du prévenu, l'une des victimes a subi au moins neuf prises de sang. Le processus était à chaque fois filmé et, dans certains cas, aboutissait à des attouchements.

Les faits se sont déroulés sur les deux dernières années. L'audience de mardi a d'ailleurs suivi une précédente plainte, en février 2021. A l'époque, l'ancien élu avait reconnu les faits et accepté une comparution en reconnaissance préalable de culpabilité, assurant que la plaignante était la seule à avoir subi ses agissements. Mais lorsque l'affaire a été relayée par la presse, les autres victimes ont reconnu leur propre calvaire et ont contacté la gendarmerie

L'expertise psychiatrique menée sur Nicolas G. a révélé une personnalité narcissique et manipulatrice, ainsi qu'un manque d'empathie. L'attitude du prévenu, qui a assuré n'avoir «jamais pensé provoquer un tel préjudice moral», fait penser aux experts qu'il existe peut-être d'autres victimes, hormis les cinq parties civiles réunies pour le procès.

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