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Affaire Jeffrey Epstein : le patron de la banque britannique Barclays quitte son poste

Jes Staley entretenait une relation d'affaires avec Jeffrey Epstein dans les années 2000.[Tolga Akmen / AFP]

Après Bill Gates et le Prince Andrew, c'est au tour de Jes Staley d'être rattrapé par ses liens avec Jeffrey Epstein, l'ex-investisseur américain, aujourd'hui décédé, accusé de crimes sexuels. Ce lundi 1er novembre, la banque britannique Barclays a ainsi annoncé la démission précipitée de son patron.

Dans un communiqué, l'entreprise indique que Jes Staley a l'intention de contester les conclusions préliminaires d'une enquête lancée par les deux principaux régulateurs financiers britanniques, la FCA et la PRA. Les investigations portaient notamment sur la manière dont Jes Staley a évoqué auprès de son groupe ses liens d'affaires passés avec Jeffrey Epstein.

Pour rappel, ce dernier a été accusé de trafic de mineures. Il aurait, entre 2002 et 2005 au moins, fait venir de très jeunes filles, certaines âgées de 14 ans seulement, dans ses résidences de Manhattan et Palm Beach «pour se livrer à des actes sexuels avec lui, après quoi il leur donnait des centaines de dollars en liquide». Mis en examen, il s'est suicidé en prison en août 2019.

Or, dans les années 2000, Jes Staley, à l'époque à la tête de la banque privée JPMorgan, avait développé une relation d'affaires avec Jeffrey Epstein. En février 2020, au moment de l'ouverture de l'enquête de la FCA et la PRA, cet américain de 64 ans avait présenté des excuses, reconnaissant avoir côtoyé le prédateur sexuel jusqu'à l'été ou l'automne 2015. «Avec ce que nous savons maintenant, je regrette profondément avoir eu des liens avec Jeffrey», déclarait Jes Staley. A l'époque, Barclays lui avait alors renouvelé sa confiance.

Chute du titre en Bourse

Ce lundi 1er novembre, la banque britannique se dit d'ailleurs «déçue» de voir son dirigeant démissionner. Dans un communiqué, elle estime que l'enquête des régulateurs financiers «ne fait aucune constatation selon laquelle M. Staley a vu, ou était au courant, de l'un des crimes présumés de M.Epstein». Le conseil d'administration souligne que l'Américain «dirige le groupe Barclays avec succès depuis décembre 2015, avec engagement et compétence».

A la fin du mois d'octobre, la banque a en effet annoncé un bénéfice net part du groupe quadruplé à 5,3 milliards de livres sur les neuf premiers mois de l'année. Assorti d'une performance «record» au troisième trimestre, grâce à la reprise de l'économie. Ce lundi en revanche, le titre de Barclays à la Bourse de Londres a chuté de 2,03%, à 198,14 pence.

Jes Staley n'est pas le premier a être incriminé pour ses relations avec Jeffrey Epstein. Parmi les personnalités pointées du doigt figure notamment le prince Andrew. Le deuxième fils de la reine Elizabeth II est visé par une plainte pour agressions sexuelles, déposée par Virginia Giuffre aux Etats-Unis. Bill Gates, milliardaire américain et ex-patron de Microsoft, a aussi admis avoir fait «une énorme erreur» en rencontrant Jeffrey Epstein qu'il fréquentait, selon lui, dans le but de collecter des fonds pour ses activités philantropiques.

Enfin, le français Jean-Luc Brunel, fondateur de l'agence de mannequins Karin Models, est soupçonné d'avoir repéré des jeunes femmes pour le financier. En septembre dernier, il a été mis en examen dans une enquête à Paris pour viols et agressions sexuelles. Auparavant, Jean-Luc Brunel avait déjà été mis en examen par deux fois : pour viol sur mineur de plus de 15 ans à la fin du mois de juin et pour le même chef d'accusation et harcèlement sexuel, en décembre 2020.

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