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Mort d'Yvan Colonna : la famille de l'indépendantiste corse attaque l'Etat en justice

La famille d’Yvan Colonna, décédé après avoir été violemment agressé par un codétenu dans la prison d’Arles, a décidé d’attaquer l’État en justice, apprend-on ce mercredi 6 avril.

Les proches du militant indépendantiste corse, condamné pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, ont saisi le tribunal administratif de Marseille d’une action en responsabilité de l’État, a indiqué Me Patrice Spinosi, l’un des avocats de la famille d’Yvan Colonna, dans un communiqué.

«Ils considèrent que l’administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès. Les différents éléments d’enquête rapportés par la presse et les auditions parlementaires n’ont fait qu’entretenir le soupçon selon lequel l’agression dont a été victime Yvan Colonna est en lien direct avec une série de dysfonctionnements administratifs», a précisé l’avocat.

Ils ont rappelé l’article 44 de la loi du 24 novembre 2009, qui prévoit que «l’administration pénitentiaire doit assurer à chaque personne détenue une protection effective de son intégrité physique en tous lieux collectifs et individuels».

Des dommages-intérêts réclamés

Me Spisoni a précisé à l’AFP réclamer 200.000 euros de dommages et intérêts pour Yvan Colonna et 100.000 euros pour chaque membre de sa famille (les parents, l’épouse, le frère, la sœur, et les deux enfants du défunt).

«Un tribunal indépendant et impartial a désormais la charge de juger des liens entre l'inaction de l'État et la mort d'Yvan Colonna», a ajouté l'avocat, selon qui «le tribunal administratif aura à se prononcer d'ici la fin de l'année sur cette demande».

Yvan Colonna a été violemment agressé le 2 mars dernier dans la salle de sport de la prison par Franck Elong Abé, un détenu de 36 ans présenté comme «jihadiste». L’indépendantiste corse, victime «d’une strangulation à mains nues puis d’un étouffement» est décédé le 21 mars à l’hôpital nord de Marseille, des suites de ses blessures.

L’une des raisons de la colère de la famille mais aussi de nombreux Corses réside dans le fait que l’agression d’Yvan Colonna s’est produite devant une caméra de surveillance et a duré près de huit minutes, sans que personne n’intervienne. C'est l'agresseur lui-même qui avait alerté les gardiens, expliquant que Colonna avait «fait un malaise».

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