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Pédocriminalité : maire-adjoint, prof et chef scout, il est jugé pour des dizaines d’agressions sexuelles sur mineures

Jean-Christophe Karcher (50 ans) sera jugé devant les assises du Bas-Rhin pour des agressions sexuelles et des viols sur 34 mineures. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Incarcéré depuis 2018, un cinquantenaire exerçant comme maire-adjoint, professeur ou encore chef scout sera jugé à partir de ce lundi 3 octobre devant les assises du Bas-Rhin pour des viols et des agressions sexuelles sur 34 fillettes.

L’homme a été mis en cause pour des agressions sexuelles sur mineures de 15 ans, dont certaines incestueuses sur ses deux filles, ainsi que trois viols sur mineures. A compter de ce lundi, Jean-Christophe Karcher (50 ans), exerçant successivement comme maire-adjoint, professeur ou chef-scout, sera jugé devant les assises du Bas-Rhin pour des agressions sexuelles et des viols sur 34 mineures.

Le procès, dont le verdict est attendu le vendredi 14 octobre, pourrait avoir lieu en huis clos partiel ou total. Incarcéré depuis la fin 2018, le suspect a reconnu lors de sa garde à vue des attouchements commis entre 2007 et 2018, ainsi qu’un désir pour les fillettes âgées de 9 à 11 ans, tout en niant les viols reprochés.

La technique du «jeu du requin» utilisée

Pour parvenir à ses fins, le suspect a notamment utilisée la technique du «jeu du requin» sur ses victimes. Pour cela, il se servait de ses deux filles, nées en 2002 et 2006, comme «appâts» afin d’inviter leurs copines à profiter de la piscine située dans sa propriété.

Une fois dans l’eau, le cinquantenaire utilisait comme prétexte «le jeu du requin» pour poursuivre les mineures, touchant au passage leurs fesses et leur poitrine, passant même à certaines occasions sa main sous les maillots de bain.

Au moment de la douche ou du bain, ce dernier entrait dans la pièce pour se baigner nu et laver les jeunes filles, pourtant en âge de le faire seules. Certaines d’entre elles subissaient alors des massages, des agressions sexuelles ou des viols.

Il filmait ses victimes pour se masturber

Outre ces méfaits, Jean-Christophe Karcher filmait ses victimes à leur insu lors des différentes agressions sexuelles grâce à son ordinateur portable, prétextant utiliser l’appareil pour mettre de la musique. Lors de son audition, il avait reconnu utiliser les vidéos pour se masturber. Il a également affirmé devant l’expert psychiatre être «attiré par la pré-adolescence, le moment où le corps d’enfant devient un corps d’adulte».

L’homme, dont le casier judiciaire était vierge, résidait dans le village de Niederroedern (Bas-Rhin), où il occupait le rôle de premier adjoint au maire, en charge de la communication. Il avait ensuite exercé comme professeur de physique-chimie dans le collège d’une commune voisine, avant d’encadrer des camps scouts, auxquels participaient ses deux filles. A cette occasion, certaines victimes ont dénoncé des massages subis sous la tente ou encore des gestes déplacés et des regards gênants pour certaines élèves. L’épouse du suspect a de côté assuré qu’elle ne se doutait de rien au sujet des faits reprochés.

Le père du suspect également jugé

Jugé pour destruction de preuves, le père de l’accusé comparaîtra libre, en qualité de prévenu. Agé de 80 ans, il encourt trois ans de prison et 45.000 euros d’amende pour avoir brûlé dans sa chaudière plusieurs clés USB, regroupant des vidéos des victimes, à la demande de son fils incarcéré.

L’affaire avait éclaté début 2018 grâce à la confidence d’une des fillettes devenue lycéenne, à l’assistante sociale scolaire, permettant un signalement auprès de l’Education nationale et libérant la parole des victimes.

Les parents de cette dernière, à qui elle s’était confiée quelques semaines plus tôt, n’avaient en revanche pas osé déposer plainte contre Jean-Christophe Karcher, par peur d’«histoires» dans le village si leur fille n’était pas crue.

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