En direct
A suivre

Paris : une femme violée à l'hôpital Cochin, un clandestin visé par trois OQTF mis en examen et écroué

Une femme de 34 ans a déposé plainte mercredi après que celle-ci a été victime d’un viol à l’hôpital Cochin (Paris 14e), fin octobre. Le suspect est un clandestin se présentant comme Jordanien et visé par trois OQTF.

Un acte effarant. Une femme de 34 ans a porté plainte mercredi 23 novembre, affirmant avoir été violée au sein de l’hôpital Cochin, à Paris (14e), dans la nuit du 27 au 28 octobre. Alors qu’elle avait été admise au service des urgences suite à un traumatisme crânien consécutif à un malaise, puis placée dans un box individuel en attendant des soins, elle s’était soudainement réveillée de son état «vaporeux», ressentant une grande douleur.

Un homme s’était introduit dans le box et était en train de la violer, a eu confirmation CNEWS, après des informations du Parisien et de RMC. Les cris de la victime et l’intervention d’un infirmier avaient fait fuir l’agresseur. Celui-ci, qui avait au passage subtilisé la carte bancaire de la trentenaire, avait néanmoins réussi à quitter l’hôpital, malgré la tentative du personnel de l'en empêcher.

Rapidement prévenue et aiguillée par la description du suspect faite par l'infirmier, la police avait pu retrouver le suspect et l’arrêter, une heure plus tard, vers 5h du matin. Il venait d’acheter des articles dans une épicerie, avec la carte bancaire de sa victime.

Trois OQTF, dont la dernière en juillet

Selon des témoins, il avait repéré la jeune femme dès son malaise dans un bar et avait ensuite simulé son propre coma éthylique pour être amené au même hôpital Cochin. Il avait ensuite indiqué ne pas pouvoir marcher pour être placé dans une chambre, d’où il s’était extrait pour trouver le box de sa victime et la violer. Une démarche enregistrée par des images de vidéosurveillance et qui aiguille les enquêteurs vers un acte prémédité.

En garde à vue, l’individu a nié les accusations de viol. Déjà connu de la police sous une dizaine d'identités différentes et plusieurs nationalités, il serait âgé de 22 ans et avait déjà été suspecté de viol sur mineur, en 2020. Une affaire classée sans suite. Sans papiers, il s’est cette fois présenté comme un Jordanien. Il serait arrivé en France en 2019. Deux OQTF (obligation de quitter le territoire français) à son encontre ont été prononcées jusqu'à 2021, année où il fut incarcéré pour vol, a appris CNEWS.

Une procédure d'éloignement aurait alors été engagée à sa sortie de prison, ce qui ne l'a pas empêché d'être à nouveau interpeller pour vol en juillet dernier. Là, une troisième OQTF avec application immédiate avait été délivrée, avec interdiction de retour. Néanmoins, aucun des pays dont il a déclaré être originaire ne l'a reconnu comme l'un de ses ressortissants. Il n'avait donc pas pu être expulsé.

Une plainte contre X

Une plainte contre X a été déposée au nom de la victime, a appris CNEWS, pour «mise en danger de la vie d’autrui». Il s’agira notamment de vérifier «si des défaillances sont à noter de la part de l'hôpital ou du personnel», a précisé son avocat.

Après une enquête préliminaire ouverte le 28 octobre, une information judiciaire avait été également ouverte deux jours plus tard, le 30 octobre, des chefs de viol commis par une personne sous l'emprise de stupéfiants, vol et escroquerie, a pu confirmer CNEWS de source judiciaire. Dans ce cadre, l’individu de 22 ans a été mis en examen et placé en détention judiciaire.

L'hôpital dénonce un manque criant de moyens

De son côté, le personnel de l'hôpital rencontré par CNEWS parle au sujet du déroulé des faits d’une nuit «très agitée avec beaucoup de patients admis» ce soir-là.

Les soignants dénoncent le manque criant de personnels qui, selon eux, a pu jouer dans le manque de vigilance et donc dans le drame. 

La direction de l’AP-HP, les hôpitaux de Paris, a par ailleurs confirmé l’agression. Mais au sein de l’hôpital Cochin, beaucoup de personnels rencontrés par CNEWS jeudi matin, disent ne pas avoir été mis au courant de l’affaire, certains indiquant l'avoir apprise par les médias. Une déléguée du personnel a même assuré que la direction de l’hôpital a voulu la «minimiser». 

L'avocat de la victime a, lui, affirmé qu'à sa connaissance, sa cliente n'avait reçu aucun appel de la part de la direction de l'établissement, pour s'enquérir de sa situation. Dans un communiqué diffusé ce jeudi après-midi, l'AP-HP a tenu «à apporter son soutien et sa pleine solidarité à l'égard de la victime». Elle a également indiqué qu'«une analyse précise de la chronologie des événements est en cours en interne afin de mettre en lumière les circonstances précises de l'agression».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités