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Un CRS jugé pour avoir éborgné un syndicaliste lors d’une manifestation en 2016

Les procès aux assises de fonctionnaires de polices pour des faits de ce type restent rares. [© Loïc VENANCE/AFP]

Le jugement d'un CRS âgé de 54 ans, et accusé d'avoir éborgné un manifestant en 2016, débutera à partir de ce lundi 12 décembre.

Près de six ans après les faits, l’heure du jugement est arrivée pour un membre des forces de l’ordre. À partir de ce lundi 12 décembre, un CRS est jugé devant la cour d'assises de Paris, accusé d'un lancer «injustifié» de grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d'une manifestation contre la loi Travail en 2016.

Une grenade à main de désencerclement à l'origine du drame

L’homme, âgé de 54 ans, comparait libre sous contrôle judiciaire pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.

Il est soupçonné d’avoir employé une grenade à main de désencerclement, dont un petit galet a blessé Laurent Theron, secrétaire hospitalier et militant du syndicat Sud-Santé.Un lancer qui entraînera la perte de l’œil droit du syndicaliste dans le cadre de la manifestation contre la loi Travail, le 15 septembre 2016.

Les vidéos de surveillance ont permis de voir que le CRS et sa compagnie n’était «ni assaillis, ni encerclés, ni même réellement pris à partie» au moment du lancer de la grenade.

UN GESTE «LÉGITIME» POUR LE CRS

De son côté, l’homme de 54 ans estime qu’il était en position de légitime défense après avoir reçu sur le bras un projectile d'un groupe de manifestants hostiles.

Laurent Théron, définitivement aveugle de l’œil droit, attend surtout «d'être entendu dans ce qui a renversé sa vie» et «souhaite que ce policier ne puisse plus jamais exercer et risquer de blesser quelqu'un d'autre», a indiqué son avocate, Lucie Simon. Le CRS, quant à lui, réfuté l’accusation et maintient «que le lancer de grenade était légitime, malgré ses conséquences terribles et bien involontaires», a déclaré son avocat, Laurent-Franck Liénard.

Les procès aux assises de fonctionnaires de police pour des violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente restent rares. Un policier a été condamné en octobre à Reims à deux ans de prison avec sursis pour avoir éborgné un supporter bastiais avec sa matraque en 2016.

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