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Val-d’Oise : un gendarme spécialisé dans la lutte contre la prostitution condamné pour proxénétisme

Après avoir tenté de minimiser son rôle dans cette affaire au cours de l’audience, le gendarme a confirmé être «un proxénète aux yeux de la loi». [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Pour avoir tenu un rôle de proxénète dans son appartement de fonction à Pontoise (Val-d’Oise) entre juin 2019 et mai 2020, un gendarme chargé de la lutte contre la prostitution a été condamné en début de semaine à deux ans de prison avec sursis et à 4.000 euros d’amende.

Le militaire a misé gros sur son statut pour le protéger des soupçons. Jugé lundi par le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise), un major de gendarmerie en charge de la lutte contre la prostitution a été reconnu coupable de proxénétisme aggravé.

A l’origine, le prévenu a fait appel aux services tarifés d’une prostituée brésilienne. Cette dernière, n’ayant pas de domicile, a accepté la proposition d’hébergement dans le logement de fonction faite par le gendarme. Il l’a ensuite convaincu de faire des passes dans son appartement entre juin 2019 et mai 2020, l’assurant qu’elle ne risquait rien en raison de son statut privilégié. Par la suite, cette dernière a ramené d’autres filles pour alimenter le réseau.

Pour expliquer son geste lors du procès ce lundi, l’accusé a confessé avoir agi «par idiotie», selon La Gazette du Val d’Oise. Après avoir tenté de minimiser son rôle dans cette affaire au cours de l’audience, ce dernier a néanmoins confirmé être «un proxénète aux yeux de la loi».

Une activité déplacée dans une ville voisine

Alors que la clientèle grandit mois après mois, les soupçons visant le militaire et la femme brésilienne s’intensifient également. Certains résidents de l’immeuble ont donc signalé aux forces de l’ordre les agissements suspects observés au fil des semaines.

Sentant la pression monter, le gendarme et la prostituée ont décidé de continuer leur activité dans un logement de la commune voisine de Cergy (Val-d’Oise).

Toutefois, les nombreux signalements du voisinage ont déjà permis aux forces de l'ordre d’ouvrir une enquête. Après les surveillances et les écoutes téléphoniques, les enquêteurs ont pu recouper toutes les informations regroupées grâce aux auditions des clients et des prostituées identifiés.

Des dépôts en espèce suspects sur son compte

Lors de l’interpellation des deux protagonistes en mai 2020, les enquêteurs ont découvert le livre de comptabilité de leur juteuse affaire. Entre janvier et mai 2020, les recettes de ce bénéfice ont varié de 4.000 à près de 11.000 euros par mois.

Soupçonné de gérer le fonctionnement du réseau de proxénétisme, le gendarme a nié en bloc l’ensemble des accusations. Il a été trahi par des dépôts en espèce suspects sur son compte bancaire. Entre décembre 2019 et février 2020, plus de 8.000 euros en liquide ont été déposés sur ce dernier. Les écoutes téléphoniques réalisées dans le cadre de l’enquête ont confirmé le rôle tenu par le militaire dans cette affaire.

Deux ans de prison avec sursis pour le gendarme

Démis de ses fonctions après son interpellation, le major a effectué sept mois de détention provisoire. Lors de son procès lundi, il a finalement reconnu une addiction à l’alcool et au sexe à l’époque des faits pour justifier son acte.

Les réquisitions du procureur de la République ont été de trois ans de prison, dont 29 mois avec sursis avec mise à l’épreuve pour le gendarme accusé et deux ans de sursis pour la prostituée brésilienne.

Finalement, cette dernière a écopé d’un an de prison avec sursis. De son côté, le gendarme a été condamné à deux ans de prison avec sursis, d’une amende de 4.000 euros et d’une interdiction d’exercer une profession dans la fonction publique.

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