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Côtes-d’Armor : une crêperie assignée en justice parce qu’elle «sent trop la crêpe»

Pour soutenir les restaurateurs, une pétition appelée «la crêperie qui sent la crêpe» a été mise en ligne sur le site Change.org. [Illustration / FRED TANNEAU / AFP]

Les gérants de la «Crêperie du pêcheur», située à Erquy (Côtes-d’Armor), vont comparaître devant le tribunal de Saint-Brieuc le 16 février prochain après avoir été assignés en justice par un voisin pour nuisances sonores et olfactives.

Une crêpe bien «salée». Marlène et Alexandre, tous deux propriétaires de la «Crêperie du pêcheur», située à Erquy, dans les Côtes d’Armor, sont convoqués par le tribunal de Saint-Brieuc le 16 février prochain pour nuisances sonores et olfactives après une plainte déposée par leur voisin mécontent.

Selon le quotidien Télégramme, ce sont essentiellement les bruits et les odeurs de «crêpes et de friture» qui ont dérangé le retraité, installé à côté de la villa devenue crêperie en 2009. «La décision de transformer la maison en crêperie par le précédent propriétaire s’est faite dans mon dos, avec la mairie», a expliqué le voisin au quotidien breton.

Le premier courrier adressé au couple date d’août 2019 alors que le restaurant est ouvert jusqu’à 23h30 en pleine saison et peut accueillir jusqu’à 140 clients. A travers celui-ci, le voisin s’est plaint des «bruits des employés, de la vaisselle, des voitures et d’odeurs de crêpes et de friture».

«On s’est rencontré. On a repris tous les points de la liste. D’abord, on ne fait pas de friture. Il disait qu’il ne pouvait pas ouvrir ses fenêtres à cause de l’odeur des crêpes. Une autre voisine m’a dit aussi qu’il y avait une odeur de crêpes, mais on ne parle pas de lisier de cochon, là. On va juste au tribunal parce qu’on fait des crêpes en Bretagne», a raconté Marlène à nos confrères.

Une conciliation s’engage alors et le couple décide d’effectuer quelques travaux, dont les investissements se montent à 170.000 euros, afin de répondre au mieux aux exigences du retraité. Un extracteur de fumée est ainsi installé. Les clients et le personnel disposent également d’un nouveau parking «pour se garer plus loin». Une véranda isolante de 60 m2 est aussi installée et la plonge a été déménagée.  

Une pétition pour soutenir le couple

Malgré les efforts fournis par le couple dans le cadre de cette conciliation, la situation n’a pas changé.

«La victime, c’est moi. Jamais je ne serais parti dans une telle procédure judiciaire s’il n’y avait pas tant de nuisances, de troubles anormaux. C’est ma santé physique et psychique qui est en jeu. Je suis le seul à avoir mes chambres à quelques mètres de cet extracteur qui fait énormément de bruit», a dit le retraité.

«Tout l’été, quand les petits enfants sont là, nous devons avoir les fenêtres fermées à cause des fumées. C’est invivable. Les autres voisins ne disent rien parce qu’ils ont peur», a-t-il ajouté.

Le voisin demande désormais «l’arrêt de toutes les nuisances sonores et olfactives, la fermeture du parking et l’arrêt de l’activité à 19h».

Pour soutenir les restaurateurs, une pétition appelée «la crêperie qui sent la crêpe» a été mise en ligne sur le site Change.org.

«Ces accusations sont abusives, nous sommes de jeunes passionnés, on ne travaille que des produits locaux, frais, on aime notre métier et par-dessus tout notre clientèle. On compte sur vous pour soutenir la culture bretonne, nous ne sommes pas des hors-la-loi. On fait juste notre métier et voulons le faire dans les meilleures conditions pour tous», ont dénoncé les restaurateurs.

Pour l’heure, la pétition a recueilli plus de 14.000 signataires.

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