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Charente : un «clan familial» jugé pour le meurtre d’un handicapé mental, dont le corps n’a jamais été retrouvé

La cour d’assises de Charente accueille ce procès pour deux semaines. [AFP]

Quatre membres d’une même famille sont jugés depuis ce lundi 20 mars en Charente pour leur implication dans l’assassinat de Matthieu Dallibert, ancien compagnon d’une fille de ce «clan», disparu depuis 2017 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Les éléments ont tout du procès hors norme. La cour d’assises de Charente a ouvert ce lundi le jugement de quatre personnes d’un même «clan familial», poursuivies pour l’assassinat et le recel du cadavre de Matthieu Dallibert, déficient intellectuel qui aurait 33 ans aujourd’hui et dont le corps n’a pas été retrouvé en plus de cinq ans.

Le jeune homme a cessé de donner signe de vie depuis fin 2017. Selon l’accusation, il aurait été supprimé après avoir été témoin d’escroqueries, dont la famille serait habituée et qu’il avait menacé de dénoncer à la police.

Plusieurs membres de cette famille, Isabelle Duché, son mari Patrick, Damien Aristide et sa compagne Marion, fille d’Isabelle, ont d’ailleurs été condamnés en 2019 pour des faits d’escroquerie. Le mode opératoire de la mère, débuté en 2010, était de faire en sorte que des personnes vulnérables se mettent en couple avec ses enfants, parfois mineurs. Une fois les sentiments devenus solides, la famille détournait les aides sociales que les conjoints percevaient en raison de leur handicap. L’argent était investi dans des véhicules, des biens immobiliers et des voyages. En plus des faits d’escroquerie et d’abus de biens sociaux, la justice leur avait ainsi imputé ceux d’abus de faiblesse, de blanchiment et de recel, a résumé l’AFP.

Etouffé, démembré et brûlé

C’est dans le cadre de cette longue investigation que les enquêteurs ont interrogé Damien Aristide, en avril 2018, moment où il leur a révélé avoir tué Matthieu Dallibert, quelques mois plus tôt. Il aurait été étouffé à l’aide d’un chiffon imbibé d’éther, avant d’être démembré puis brûlé dans la cheminée d’une maison du sud de la Charente.

Le jeune homme, handicapé mental et connaissant des problèmes de langage et d’audition, était en couple avec l’une des filles de la famille. Alors qu’il voulait se sortir de la coupe du «clan», en menaçant de révéler les délits auxquels plusieurs membres s’adonnaient, il aurait donc été tué, pointe l’accusation. Des témoignages et relevés téléphoniques ont même permis de mettre en avant une réunion familiale, en septembre 2017, pour préparer le meurtre.

En plus de Damien Aristide, Isabelle Duché, présentée comme la matriarche de la famille et le cerveau du meurtre malgré une sévère maladie, et son fils, Nicolas, sont les deux autres principaux accusés. Pour assassinat et complicité d’assassinat, ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Une quatrième personne est poursuivie pour recel de cadavre. Le procès devrait durer deux semaines.

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