Frédéric Péchier, l’anesthésiste de Besançon (Doubs), a été mis en examen pour de nouveaux cas d'empoisonnement, portant leur total à 30, dont 12 mortels.
Le dossier ne cesse de s’alourdir. Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné d’avoir volontairement empoisonné des patients dans le cadre de son travail, est désormais mis en examen pour trente cas, dont douze ayant causé la mort de la personne.
Il a multiplié les rendez-vous avec la juge d'instruction au mois de mars. Alors que les enquêteurs le suspectent d'avoir agi à 32 reprises, il a été placé sous le statut de temoin assisté (plus favorable) pour deux cas.
Demande de récusation de la juge
En réaction, l'avocat de Frédéric Péchier, Me Randall Schwerdoffer, qui conteste ces mises en examen, a déposé des requêtes en nullité. Il avait aussi annoncé demander la récusation de la juge d'instruction, ce qui a été rejeté.
«Cela fait plus de quatre ans que ce dossier est au point mort. (...) Je pense que le juge est un peu usé», avait-il dit, en estimant qu'il est «difficile de maintenir une véritable impartialité lorsque l'on est la tête dans le guidon depuis des années». La cour d'appel de Besançon a estimé que chaque décision de la juge d'instruction est passible de recours, ce qui garantie la bonne tenue de la procédure.
Pour rappel, Frédéric Péchier est soupçonné d’avoir pollué des poches de perfusion de patients, dans deux cliniques de Besançon, entre 2008 et 2017. Le but aurait été de provoquer des arrêts cardiaques, afin de démontrer ses capacités de réanimateur. Il serait également question de nuire à des collègues avec lesquels il se trouvait en conflit.
Placé sous contrôle judiciaire et obligé de déménager dans la Vienne, Frédéric Péchier peut à nouveau se rendre dans le Doubs, notamment pour voir sa famille. Il avait fait une tentative de suicide en septembre 2021.