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Pays basque : une mère conservait le corps en décomposition de son bébé depuis deux mois dans sa voiture

Le 5 juillet dernier, la jeune maman a confessé aux gendarmes que le corps de son nouveau-né était resté dans sa voiture depuis deux mois. [GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP]

Une femme de 22 ans a été reconnue coupable du décès de son bébé, retrouvé en état de décomposition dans sa voiture à Hasparren (Pays basque). Placée en détention depuis février dernier pour «meurtre et recel de cadavre», elle a demandé ce mercredi 31 mai son placement sous contrôle judiciaire.

Un drame et beaucoup de questions en suspens. Un nouveau-né a été retrouvé en état de décomposition dans une voiture à Hasparren, au Pays basque. Placée en détention depuis février dernier pour «meurtre et recel de cadavre», sa mère a demandé ce mercredi 31 mai son placement sous contrôle judiciaire. 

La jeune femme de 22 ans s’est présentée le 23 avril 2022 à la clinique Belharra avec son bébé, assurant avoir accouché seule la veille à son domicile. Redirigée vers l’hôpital par la sage-femme présente ce jour-là, en compagnie de sa fille en bonne santé, elle ne s’y est pourtant jamais présentée.

Contactée début juin 2022 par la cellule de recueil des informations préoccupantes, la Protection maternelle et infantile (PMI) a téléphoné à la jeune maman. Cette dernière, pompier volontaire de la ville, a nié le fait qu’elle était enceinte quelques mois auparavant. 

Pourtant, le commandant de la brigade d’Hasparren a affirmé l’avoir vue avec «un ventre arrondi sous un vêtement ample» le 17 avril, selon Sud Ouest. La femme de ce dernier, assistante maternelle, a aussi croisé la maman quelques jours plus tard, lui confirmant qu’elle était enceinte.

Le cadavre du bébé en état de putréfaction avancé

Le 5 juillet dernier, la jeune maman a finalement confessé aux gendarmes que le corps de son nouveau-né était resté dans sa voiture depuis deux mois. Sur le parking du centre de secours d’Hasparren, les forces de l’ordre ont découvert un cadavre en état de putréfaction avancé. Ce dernier était emballé dans des sacs poubelles et ne présentait aucune lésion apparente. A ses côtés, des vêtements, un jouet en peluche et une bombe désodorisante ont été retrouvés.

Au domicile de la mère, les gendarmes ont découvert une insalubrité extrême. Ils ont été frappés par une odeur nauséabonde causée par la moisissure de couverts et d’assiettes dans l’évier, ainsi que des déchets alimentaires se mêlant au désordre ambiant. Sur place, les forces de l’ordre ont retrouvé des tests de grossesse, une housse de cosy et du lait maternel.

La mère assure que son bébé s’est étouffé

Placée en garde à vue, la femme a assuré avoir découvert sa grossesse trois semaines avant le terme. Elle serait le fruit d’une relation éphémère avec un homme avec lequel elle a coupé les ponts. Elle a déclaré aux policiers qu’elle avait accouché seule sur son canapé avant d’aller à la clinique le lendemain. Concernant les causes du décès, elle a affirmé que sa fille s’était étouffée dans la nuit du 24 au 25 avril, malgré le bouche-à-bouche pratiqué par ses soins. 

Une version des faits jugée «peu plausible» par un pédiatre. «Les circonstances du décès par étouffement suite à la prise d’un biberon sont très improbables», a conclu ce dernier. L’examen du téléphone de la mère a indiqué qu’elle était au courant de sa grossesse depuis plus longtemps et la date de l’accouchement ne collait pas avec ses dires. Elle a finalement été mise en examen pour «meurtre sur mineur et recel de cadavre», avant d'être placée en détention le 7 février dernier.

«Des infractions graves ont été commises et ont conduit à la mort, même si l’aspect intentionnel n’est pas établi à ce stade», a affirmé l’avocat général Pascal Bouvier, demandant son maintien en détention ce mercredi. Une demande partagée par le ministère public, jugeant risqué un placement sous contrôle judiciaire sous peine de voir certains preuves disparaître.

«Aujourd’hui, peut-on démontrer qu’elle a été violente ? Qu’elle ne voulait pas de cet enfant ? Son premier réflexe a été d’organiser la naissance, quand elle a appris sa grossesse. Elle a acheté des vêtements, du lait, elle a fait en sorte de pouvoir donner des soins à cet enfant», a répondu Me Maxime Barnaba, l’avocat de la défense. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Pau rendra finalement son délibéré le 13 juin prochain dans cette affaire.

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