Six personnes, dont plusieurs enfants, ont été attaquées au couteau ce jeudi 8 juin à Annecy. L’agresseur présumé a été interpellé et se trouve en garde à vue pour tentative d'assassinat. Ce placement, prolongé ce vendredi, a été jugé compatible avec son état mental.
Une terrible agression s’est produite ce jeudi 8 juin à Annecy, en Haute-Savoie. Six personnes, dont quatre enfants selon un dernier bilan, ont été blessées à l’arme blanche par un individu dans un square. Ce dernier a été rapidement interpellé par la police.
Les nouvelles concernant l'état de santé actuel des enfants sont rassurantes, à déclaré Emmanuel Macron vendredi 9 juin, lors de son déplacement à la préfecture d'Annecy.
L’agresseur est né en 1991, de nationalité syrienne, selon les informations de CNEWS. Il est entré régulièrement sur le territoire français. Il a introduit sa demande d'asile auprès de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) à Grenoble en novembre 2022. Selon une source proche du dossier, des demandes d'asile avaient également été déposées en Suisse et en Italie avant son arrivée en France.
Alors en possession d'une ATDA (première attestation de demande d'asile), il avait été convoqué le 1er février 2023, date à laquelle un entretien s'était tenu avec l'officier de protection chargé d'examiner sa demande, notamment sur la base d'entretiens.
Un père de famille marié et sans histoire
Constatant qu'il était déjà réfugié en Suède, notamment grâce à la prise de ses empreintes, figurant sur la plate-forme européenne Eurodac, l’Ofpra avait pris une décision d’irrecevabilité le 26 avril 2023. Cette décision lui a été notifiée un mois et demi plus tard, soit le 4 juin dernier.
Avant d'arriver dans l'Hexagone, l'homme vivait depuis dix ans en Suède, où il s'est marié avec une Suédoise avec qui il a eu un enfant. Il était décrit en Suède comme un homme sans histoire, simplement connu du système judiciaire pour une affaire de fraude aux allocations, selon le journal suédois Aftonbladet.
Selon nos informations, l'agresseur, qui s’était déclaré chrétien de Syrie dans son dossier de demande d’asile, portait sur lui une croix chrétienne au moment des faits.
Sur une vidéo de l'attaque que CNEWS a consultée, on peut entendre l'assaillant prononcer une phrase qui semble être «in the name of Jesus» («au nom de Jésus», en français). Il portait également un livre de prières chrétiennes sur lui.
Pas de mobile terroriste pour le moment
Les motivations de son acte sont encore inconnues à ce stade. Selon la procureure d'Annecy, il n'y a «aucun mobile terroriste apparent» dans cette affaire. Le Parquet national antiterroriste ne s'était pas saisi de cette attaque jeudi, mais une évaluation est toujours en cours.
Le suspect est par ailleurs inconnu des services de renseignement européens, et n'a pas d'antécédent psychiatrique «apparent» selon la Première ministre Elisabeth Borne qui s'est exprimée jeudi après-midi.
Affirmations appuyées par l'examen psychiatrique survenu vendredi 9 juin, à la suite duquel son état a été jugé compatible avec la poursuite d'une garde à vue au commissariat d'Annecy. Celle-ci a donc été prolongée.
Un homme discret et «dans son monde» selon des résidents d'Annecy
Jeudi 8 juin, la procureure d'Annecy avait indiqué que le suspect n'était ni sous l'emprise de l'alcool, ni de stupéfiants. Selon les informations de CNEWS, il est toutefois dans un état agité, semble incohérent depuis son placement en garde à vue, et refuserait de répondre aux questions des enquêteurs.
Selon un témoin, gérant d'un glacier juste en face du parc où les enfants ont été attaqués, l'auteur présumé de l'attaque se trouvait dans le square depuis trois ou quatre jours, mais cette information n'a pas encore été confirmée.
Habillé tout en noir, il paraissait nerveux aux yeux de ce témoin interrogé par CNEWS, et avait une jambe tremblante. Des personnes sans domicile fixe d'Annecy ont aussi raconté à CNEWS que c'était un homme discret, qui ne parlait à personne, «dans son monde».
Une enquête est en cours et a été confiée à la Direction centrale de la Police judiciaire.