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Les conseils d'un diététicien-nutritionniste pour surmonter le confinement

Pour Charles Brumauld, il est important de conserver la dimension «plaisir». [©DR]

Pour faire face à une période de confinement prolongée, une alimentation équilibrée est primordiale.

Le diététicien-nutritionniste Charles Brumauld, invite à rester vigilant tout en s’autorisant des moments « plaisir ».

Notre alimentation peut-elle nous aider à lutter contre un virus ?

Aucun type d’aliments ne peut guérir du coronavirus. En revanche, une alimentation équilibrée peut aider à soutenir le système immunitaire ou alléger notre digestion (et donc, économiser un peu d’énergie !). D’un point de vue général, une alimentation saine va aider notre corps à accomplir ses fonctions. Par exemple, continuer à réfléchir, lire, écrire, maintenir sa température à 37°C ou effectuer des tâches ménagères.

 

L'alimentation a une fonction de réconfortCharles Brumauld

Faut-il veiller à ne pas se laisser aller ?

S’autoriser un peu de flexibilité. La dimension «plaisir» pour se réconforter est importante, surtout en cette période stressante de confinement. Comme les câlins ou le sexe, l’alimentation a une fonction de réconfort. Manger quelque chose de gras, sucré, salé, «crousti-fondant» ou les quatre à la fois, c’est ok. Cela peut même stabiliser l’humeur. Au final, on a moins d’incidence sur la prise de poids si on arrive à s’autoriser pleinement ces moments et sans culpabilité, que si l’on est trop dans le contrôle (et dans les « dérapages »).

Faut-il s’organiser et planifier ses repas plusieurs jours à l’avance ?

Si ça vous occupe, et que vous prenez du plaisir à cuisiner, tout à fait. Mais c’est rare de savoir ce dont on aura envie dans trois jours. Avant un repas, s’écouter et s’interroger sur ce dont on a envie. On peut sortir faire les courses, c’est autorisé. Et puis on peut aussi cuisiner avec ce qui reste dans le réfrigérateur ou les placards. Par exemple, des lentilles, du riz, qu’on revisite en ajoutant des oignons et un peu d’imagination (les épices !). Il est possible de tenir pas mal de jours avec des fonds de tiroir.

Les Français se sont rués sur les paquets de pâtes… Peut-on se passer des produits frais ?

Effectivement, en cas de panique, on se dirige plus vers des aliments à forte densité énergétique. Il y a moins de place pour le frais. Pourtant les fruits et légumes frais sont riches en vitamine C, très importante pour le système immunitaire.

Pour un apport quotidien, on pourra opter pour une orange entière, voire pour un jus d’orange pressé de temps en temps. Un bon gros kiwi couvre aussi les besoins pour la journée. C’est riche en fibres et en antioxydants.

Pour vous donner un repère : une crudité le midi, bien mastiquée pour éviter les ballonnements : dix fois, vingt fois. Plus il y a de la bouillie, mieux c’est. Ajoutez un autre fruit de saison en collation, par exemple.

Une orange à croquer ou un gros kiwi pour la vitamine CCharles Brumauld

Les légumineuses (haricots, pois, fèves…) sont-elles une alternative plus intéressante que les pâtes ?

Ce qu’il faut c’est de la variété. Par exemple, des pâtes au beurre, c’est bon, mais ennuyeux à la longue. Mais si on y ajoute quelques pois ou des fèves, ça devient plus intéressant sur le plan nutritionnel. Les enfants, eux, préfèreront souvent une assiette de nouilles à un plat de céréales/légumineuses.

Mais si vous prenez un dahl de lentilles corail avec du riz blanc vous aurez un plat bicolore, en soignant la présentation. Rajoutez une troisième couleur avec du persil pour retenir leur attention et faites-les participer ! L’important est de prendre d’un peu de tout dans les différentes familles d’aliments (viandes, poissons, céréales, légumineuses, matières grasses…) et de varier les sources de plaisir et de nutrition dans chaque famille.

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[©edgar-castrejon/Unsplash]

Ce qu'il faut c'est de la variétéCharles Brumauld

Que dire des produits surgelés ?

Le surgelé peut être une alternative. Je pense notamment aux sachets de légumes prédécoupés. Les plats tout faits, un peu moins (exhausteurs de goût, additifs…). Mais ponctuellement, après une journée compliquée, une pizza, ça calme tout le monde. C’est convivial.

Faut-il se méfier du grignotage surtout quand le réfrigérateur n’est jamais loin ?

Peut-être prêter attention à ses sensations alimentaires. La faim est le reflet d’un besoin énergétique. Donc si l’on a faim, on mange. Ensuite, les temps de repas sont importants, même quand on est seul. Par exemple, y consacrer 20 minutes, sans écrans. D’autant plus que le confinement nous plonge dans les écrans. Ça fera une pause ! L’idée est de faire appel à tous ses sens, prendre le temps de mâcher, pour parvenir à une meilleure sensation de satiété, manger ce dont on a besoin et envie, et peut-être, moins grignoter.

Les temps de repas - au moins 20 minutes - sont importants même si on est seulCharles Brumauld

Y-a-il des aliments « magiques » que vous recommandez pour cette période de confinement ?

Pour surveiller son poids, non. C’est la quantité qui compte. En revanche pour la santé et le bien-être, on peut privilégier les oléagineux, riches en protéines et en minéraux : noix, noisettes, amandes…Un creux de mains d’amandes bien mastiquées, par exemple. Les fruits secs, comme les abricots ou les raisins, se prêtent aussi à une dégustation « en conscience » puisqu’ils impliquent une mastication.

Enfin, des matières grasses de qualité, comme les oméga 3, des acides gras plutôt cardio-protecteurs. On en trouve dans les petits poissons gras (sardines, maquereaux, anchois) et dans le végétal, comme l’huile de lin ou de colza (en assaisonnement). 

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[©Ignacio-F/Unsplash]

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