Parmi les 32 équipes qualifiées pour la prochaine Coupe du monde au Brésil, lesquelles sont les moins performantes dans l'exercice périlleux des tirs au but ?
Redoutée par certains joueurs, appréciée par d’autres, la séance des tirs au but est généralement synonyme de destinée aléatoire. Qu’en est-t-il vraiment du niveau des 32 nations qualifiées pour le Mondial brésilien ?
Pour le savoir, il faut calculer le nombre de séances de tirs au but perdues de chaque équipe présente au Brésil.
Ainsi, toutes les séances disputées depuis 1994 par des sélections nationales en compétitions officielles ont été répertoriées : Coupe du Monde, Euro, Coupe d’Afrique des Nations, Copa America, Gold Cup, Coupe des Confédérations, Coupe d’Océanie, Coupe d’Asie des Nations et Copa Centroamericana
Pour éviter de fausser le classement final, seules les équipes nationales ayant participé à un minimum de trois séances de tirs au but au cours des vingt dernières années ont été retenues.
Hors-course, la Croatie, le Chili, l’Australie, la Colombie, la Suisse, l’Equateur, le Ghana, la Bosnie, la Belgique, l’Algérie, la Russie, l’Allemagne et le Ghana qui ne figurent donc pas dans ce classement.
Classement des équipes lors des séances de tirs au but:
1- Angleterre (16,7% de victoires)
2- Iran (25%)
2- Côte d’Ivoire (25%)
2- Pays-Bas (25%)
5- Argentine (33,3%)
6- Italie (42,86%)
7- Costa Rica (42,86%)
8- France (50%)
9- Mexique (57,14%)
10- Nigeria (60%)
11- Uruguay (62,5%)
12- Etats-Unis (66,7%)
12- Portugal (66,7%)
12- Honduras (66,7%)
12- Cameroun (66,7%)
16- Japon (75%)
16- Corée du Sud (75%)
16- Brésil (75%)
19- Espagne (80%)
Au jeu des statistiques, l’équipe d’Angleterre est la moins performante. Depuis 1994, les "Three Lions" (surnom de la sélection anglaise) ont disputé six séances. Et en ont perdu 5.
Les Anglais ont été éliminés à l'issue de cette épreuve cruciale des éditions de l’Euro 1996 - par l’Allemagne-, 2004 - par le Portugal -, et 2012 - par l’Italie -.
L'Angleterre a aussi manqué de chance à l’occasion des Coupe du monde 1998 face à l’Argentine et en 2006 contre le Portugal.
Cette année-là, les Anglais comptaient dans leurs rangs deux des meilleurs tireurs de penalty du moment (Frank Lampard et Steven Gerrard) qui ont manqué leur tir.
Pour se défaire de la déveine qui poursuit les Anglais, l'actuel sélectionneur Roy Hodgson a récemment envisagé d’engager un psychologue. L'idée ? Aider ces joueurs à surmonter une éventuelle épreuve des tirs au but lors du Mondial 2014.
"Dans l'analyse finale, cela dépendra de leur caractère, leur confiance et leur capacité à affronter les Unes des journaux du lendemain", a-t-il expliqué à Sky Sports.
Et pour preuve que la fatalité n’existe pas, faut-il rappeler l’histoire de Stuart Pierce qui avait raté son penalty en demi-finale du Mondial 90 mais réussit celui tiré en quart de finale de l’Euro 96.
Les Bleus mi-figue, mi-raisin
Concernant l'équipe de France, les statistiques sont équilibrées. Elle dispose d'un ratio de 50% de victoires dans cette formule.
Depuis 1994, les Bleus ont disputé quatre séances de tirs au but. Lors de l'Euro 96, les Français avaient éliminé au penalty les Pays-Bas en quarts de finale avant d'échouer dans le même exercice au tour suivant contre la République Tchèque.
Mais les deux séances de penalty les plus célèbres de l'histoire moderne opposent à chaque fois les Bleus à l'Italie.
Au Mondial 98, les coéquipiers de Didier Deschamps avait éliminé la "Squadra Azurra" en quarts de finale avant de remporter quelques jours plus tard la Coupe du Monde. Bixente Lizarazu avait manqué sa tentative puis Fabien Barthez avait repoussé le penalty suivant, tiré par l'Italien Demetrio Albertini.
Dernier à s'élancer, Luigi di Biagio avait finalement trouvé la barre transversale de Barthez.
La revanche italienne en 2006
Huit ans plus tard, la France perdait la finale de la Coupe du monde face à ces mêmes Italiens toujours aux tirs au but.
Dernier tireur côté français, l'attaquant David Trezeguet échouait sur la transversale de son coéquipier en club Gianluigi Buffon.
Le latéral gauche de l'Italie, Fabio Grosso, ne tremblait, lui, pas face à Barthez. L'Italie était championne du monde.