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Revotera-t-on pour le Mondial-2022 ?

Sepp Blatter, le président de la Fifa, dévoile le nom du pays hôte de la Coupe du monde 2022, le Qatar, lors d'une cérémonie tenue le 2 décembre 2010 au siège de la Fifa à Zürich [Karim Jaafar / AFP/Archives] Sepp Blatter, le président de la Fifa, dévoile le nom du pays hôte de la Coupe du monde 2022, le Qatar, lors d'une cérémonie tenue le 2 décembre 2010 au siège de la Fifa à Zürich [Karim Jaafar / AFP/Archives]

Revotera-t-on un jour pour le Mondial-2022 ? Les voix demandant un nouveau scrutin si les allégations de corruption étaient prouvées autour du dossier qatari se multiplient, et le président de la Fifa Joseph Blatter lui même ne considère pas cette option comme totalement impossible.

Quand un journaliste lui a demandé jeudi à Sao Paulo, en marge d'une réunion du comité d'organisation du Mondial-2014, si un nouveau vote était possible en cas de corruption prouvée, Blatter a répondu: "Je ne suis pas prophète, attendons les résultats de l'enquête".

Cette fameuse enquête touche à son terme. Michael J. Garcia, ancien procureur fédéral de New York, président de la chambre d'investigation du comité d'éthique de la Fifa, en a fixé la date butoir au 9 juin, c'est-à-dire lundi. Puis, cet ancien vice-président d'Interpol pour les Amériques se donne encore six semaines pour soumettre son rapport à la chambre de jugement, autre entité du comité d'éthique de la Fifa.

La chambre de jugement dispose ensuite de tout le temps qu'elle souhaite pour étudier ce rapport et éventuellement réentendre les enquêteurs. Cette chambre de jugement pourra à la fin de ses travaux, soit ouvrir des procédures disciplinaires, soit prendre des sanctions immédiates, soit prononcer des non-lieux.

L'enquête, en tout cas, aura duré un peu moins de deux ans, puisque l'Américain Garcia avait été nommé en juillet 2012 et s'était mis au travail tout de suite.

- Mondial-2018 en parallèle -

Le président de l'UEFA Michel Platini lors d'une conférence de presse en marge du comité exécutif de son organisation, le 20 septembre 2013 à Dubrovnik, en Croatie [STR / AFP]
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Le président de l'UEFA Michel Platini lors d'une conférence de presse en marge du comité exécutif de son organisation, le 20 septembre 2013 à Dubrovnik, en Croatie

Il ne s'est pas consacré exclusivement au dossier du Qatar durant cette période, car il s'est aussi penché en parallèle sur le Mondial-2018 attribué à la Russie, qui a suscité moins de polémiques. Ces deux dossiers sont intimement liés, puisque Qatar et Russie ont été désignés organisateurs de leurs Mondiaux respectifs le même jour, le 2 décembre 2010, à l'issue de deux scrutins relevant du même collège de votants, le comité exécutif de la Fifa, sorte de gouvernement du foot mondial, soit une vingtaine de personnes.

Blatter lui même avait admis que cela avait été une erreur d'attribuer deux coupes du monde en même temps. Depuis, le vote de l'attribution des Coupes du monde a été transféré au Congrès de la Fifa, le parlement du football mondial, qui regroupe les 209 fédérations de football affiliées.

Y-aura-t-il un nouveau vote ? Cette procédure a des partisans, comme Michel Platini, président de l'UEFA, qui déclarait dans le quotidien sportif français L'Equipe: "Si des affaires de corruption sont prouvées, il faudra un nouveau vote et des sanctions".

Cette déclaration, Platini l'a faite après s'être retrouvé au centre d'un étrange tourbillon médiatique. Le Daily Telegraph avait suggéré, sans preuve, qu'un responsable du foot qatari (Mohamed Bin Hammam) avait cherché à l'influencer lors de l'attribution du Mondial-2022, se basant seulement sur... l'existence d'un petit déjeuner entre les deux hommes.

- L'Angleterre, candidate humiliée -

"Je trouve ahurissant que des conversations avec un collègue du Comité exécutif de la Fifa de l'époque puissent se transformer en complot d'Etat", avait dénoncé Platini dans un communiqué.

Juste avant le Daily Telegraph, un autre journal anglais, le Sunday Times, assurait que Hammam avait versé plus de cinq millions de dollars pour obtenir, en 2010, le soutien de plusieurs fédérations, dont beaucoup d'africaines, à la candidature du Qatar. L'émirat a nié toute irrégularité. De même que la Confédérations africaine. Mais ces versements, s'ils étaient prouvés, servaient-ils au Mondial-2022 ou à la candidature personnelle de Bin Hammam à la présidentielle Fifa de 2011 ? Car Bin Hammam a depuis été radié a vie pour corruption électorale.

L'Angleterre, dont la presse est en pointe sur le dossier qatari, avait très mal vécu son humiliation en décembre 2010. Candidate à l'organisation du Mondial-2018, le pays qui a inventé le foot n'avait recueilli que deux votes sur 22 votants et avait été éliminé au premier des deux tours de scrutin.

Le Qatarien Mohammed bin Hammam (g), ex-président de la Confédération asiatique de football, s'exprime sur le partenariat entre son intitution et Chelsea, le 15 mars 2011 à Kuala Lumpur [Saeed Khan / AFP/Archives]
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Le Qatarien Mohammed bin Hammam (g), ex-président de la Confédération asiatique de football, s'exprime sur le partenariat entre son intitution et Chelsea, le 15 mars 2011 à Kuala Lumpur

Le Premier ministre britannique David Cameron a d'ailleurs laissé entendre jeudi dernier que son pays serait prêt à candidater pour le Mondial-2022 si le Qatar le perdait en cas de corruption prouvée. L'Angleterre n'a organisé qu'une seule fois la Coupe du monde, en 1966.

L'Australie, candidat malheureux à 2022 (un vote, éliminé au 1er des deux scrutins), a également annoncé étudier la possibilité de représenter sa candidature, si jamais ce tournoi venait à être retiré au Qatar.

La situation n'en est pas encore là. Un nouveau vote est hypothétique. Ce qui est sûr c'est qu'il faudra un changement de calendrier, inévitable en raison des températures élevées (près de 50°) dans l'Emirat en été.

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