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Les 23 Bleus, par Pierre Ménès

Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, Pierre Ménès tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.[A MEUNIER / ICON SPORT / POUR DIRECTMATIN]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, il tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin. Pierre Ménès vous présente les 23 joueurs français et leur entraîneur, Didier Deschamps.

 

A défaut d’expérience, ils auront l’insouciance. Pour conquérir le Brésil, Didier Deschamps a assaisonné son groupe d’une sacrée dose de jeunesse. 

Paul Pogba (21 ans), Mamadou Sakho (24 ans), Raphaël Varane (21 ans), Antoine Griezmann (23 ans), Rémy Cabella (24 ans) et Lucas Digne (20 ans) n’étaient encore que des enfants lors du dernier sacre des Bleus, un soir de juillet 1998. 

Sûr de sa force dans la surface adverse grâce à la doublette Giroud-Benzema, dont la complémentarité nouvelle pourrait s’affirmer dans les prochaines semaines, le sélectionneur a cependant dû composer sans son atout maître, Franck Ribéry, blessé au dos. 

Mais l’ancien capitaine des Bleus mise avant tout sur l’état d’esprit de son groupe plutôt que sur les individualités. Ayant laissé Samir Nasri à la maison, Deschamps peut compter sur ses trois guerriers de L1 (Blaise Matuidi, Yohan Cabaye, Rio Mavuba) et sur Mathieu Valbuena, jamais aussi bon qu’en sélection.

Sans oublier Hugo Lloris, capitaine discret mais qui tient la baraque depuis plusieurs années. Et ça tombe bien, car un pays ne peut prétendre aller loin sans un grand gardien.

 

HUGO LLORIS

Avec une défense de Tottenham en papier mâché, le portier et capitaine des Bleus a encaissé une quantité industrielle de buts cette saison. Ce qui n’est pas l’idéal pour sa confiance. Il a d’ailleurs subi quelques critiques avec les Bleus, notamment après un match désastreux en Biélorussie (2-4). Mais les gens connaissent mal Hugo Lloris, et derrière son sourire un rien timide se cache un vrai tueur. Ça serait pas mal qu’il éclate au grand jour au Brésil.

STEPHANE RUFFIER

Passer de réserviste à n°2, c’est déjà en soi une performance. Auteur d’une saison remarquable avec Saint-Etienne, il n’a peur de rien et semble insensible à la pression. On sait qu’on peut compter sur lui à tout moment.

MICKAËL LANDREAU

Le poste de 3e gardien est très spécial lors d’une phase finale. Il faut être un peu GO, avoir de l’expérience et avoir le niveau international. Vu de cette façon, Mickaël Landreau est l’homme idéal. Il mettra un terme à sa carrière après ce Mondial.

PATRICE EVRA

Tout le monde sait ce que je pense de lui. Pour ma part, il n’aurait jamais dû reporter le maillot bleu après Knysna. Mais Laurent Blanc, puis Didier Deschamps en ont décidé autrement. Bien aidé par la faiblesse, ou la jeunesse de la concurrence, il est donc l’homme de base sur le côté gauche de la défense, malgré une saison bien terne avec Manchester United. Mais il est là et il faut bien faire avec. Il a beaucoup à se faire pardonner. Qu’il le fasse.

LUCAS DIGNE

Pas titulaire avec le PSG, il a su gagner la confiance de Didier Deschamps. Il est clairement là pour apprendre en vue de l’Euro 2016. A priori, il est parti pour suivre la compétition douillettement assis sur le banc. Mais sait-on jamais.

MAMADOU SAKHO

Depuis le match retour contre l’Ukraine (3-0), il est devenu le Lilian Thuram des temps modernes. Ce défenseur qu’on attendait et qui a marqué les deux buts qui sauvent les Bleus. Mais au-delà de ce match, Mamadou Sakho a quelque chose en plus. Sans être le meilleur technicien du groupe, il a en lui cette force supplémentaire, qui fait de lui un chef naturel. Quand on dit que les Bleus se cherchent des leaders, il est là, sous les yeux de tous.

RAPHAËL VARANE

Avec le Madrilène, on a une certitude et une incertitude. La certitude, c’est sa classe et son profil de défenseur central relanceur unique dans cette liste des vingt-trois. L’incertitude, c’est son physique et précisément son genou qui ne le laisse jamais réellement tranquille. S’il est en bonne santé, il sera titulaire et pourrait prendre une dimension internationale supplémentaire, lui qui fait toujours rêver José Mourinho.

LAURENT KOSCIELNY

Laurent Koscielny dans un groupe, c’est un cadeau. Discret et humble, Didier Deschamps peut compter sur lui comme titulaire ou remplaçant. Doté d’un excellent jeu de tête, il devra gommer de son jeu ses interventions trop musclées, qui provoquent parfois des penaltys ou des coups francs dans des zones délicates.

ELIAQUIM MANGALA

Avoir si peu de vécu en sélection et un tel capital confiance sont la preuve d’un réel potentiel. Le défenseur de Porto a montré une aisance et une vitesse d’exécution rassurantes à ce niveau. Didier Deschamps dispose de quatre centraux de niveau assez équivalent et donc de solutions multiples.

MATHIEU DEBUCHY

L’ex-Lillois semble avoir pris une longueur d’avance sur Bacary Sagna au poste de latéral droit. Mais la concurrence sera rude entre eux et tout pourrait changer en cours de tournoi. Mathieu Debuchy a pour lui d’être plus entreprenant sur le plan offensif. Evidemment, il laisse parfois un peu d’espaces dans son dos. Mais lors des matchs de poules, les Bleus auront largement le ballon. Le joueur de Newcastle a l’avantage. Il doit le conserver.

BACARY SAGNA

Dans son duel à distance avec Debuchy, le futur ex-Gunner a pour lui d’être plus compact sur le plan défensif. Ce qui pourra s’avérer déterminant face à des équipes mieux outillées sur le plan offensif. Et l’avantage pour Deschamps, c’est de savoir qu’il peut compter sur deux profils différents.

YOHAN CABAYE

On ne peut pas dire que son passage de Newcastle au PSG ait été un triomphe. En Premier League, il jouait quasiment meneur de jeu. Avec Paris, plus ou moins sur le côté droit, et avec les Bleus, on lui demande d’être la sentinelle du triangle. Du coup, il semble parfois en manque de repères dans son jeu. Mais il reste un des hommes de base de l’édifice Deschamps.

RIO MAVUBA

A priori, le capitaine lillois sera le remplaçant de Yohan Cabaye au poste de sentinelle. C’est déjà une bonne surprise pour lui, blessé durant la saison. Son calme et sa bonne humeur en font un atout dans un effectif où il sera un élément fédérateur.

BLAISE MATUIDI

Il ne faut pas banaliser ce que Blaise Matuidi est en train de réussir dans sa carrière. Devenir titulaire inamovible autour des stars parisiennes était déjà une performance. Etre désormais un homme de base est un exploit. Quel que soit l’adversaire en face de lui, il est toujours au maximum. Lui qui n’est pas un phénomène sur le plan technique progresse sans cesse. Il marque même des buts. Indispensable.

PAUL POGBA

La planète foot sait qu’il sera grand et peut-être même encore plus que ça. Maintenant, ce n’est pas parce que le Turinois a l’allure de Patrick Vieira qu’il faut confondre les deux profils. Paul Pogba, et c’est probablement son souci en sélection, est plus offensif que son glorieux prédécesseur. Il ne faudrait pas lui en demander trop sur ce Mondial. A lui d’être plus constant dans ses matchs. Mais techniquement, il est capable de choses étonnantes et il a le pouvoir de faire basculer un match.

MOUSSA SISSOKO

Pour beaucoup, sa présence dans la liste est une surprise, voire une incongruité. Pourtant, les spécificités du jeu de l’ex-Toulousain font de lui un joueur important dans un groupe. Capable de jouer dans l’axe et surtout sur le côté droit, sa puissance balle au pied peut être très utile.

MORGAN SCHNEIDERLIN

Sa place de réserviste était déjà une belle récompense pour sa remarquable saison avec Southampton. Son volume de jeu et sa discipline en font un joueur intéressant. Évidemment, ça risque d’être limité en temps de jeu. Mais il est là pour apprendre. Et revenir.

MATHIEU VALBUENA

Le jour et la nuit. Une saison plus que médiocre avec l’OM et un départ annoncé. Et des matchs souvent éblouissants avec les Bleus. Mais après tout, en ce moment, c’est l’équipe de France, et elle seule, qui compte. En l’absence de Franck Ribéry, sa responsabilité à la création du jeu s’en trouve décuplée. Durant les matchs amicaux, il a su créer une entente plus que prometteuse avec Olivier Giroud. On attend beaucoup de lui.

RÉMY CABELLA

Inventif, excellent dribbleur, chose de plus en plus rare, il est autant capable de marquer des buts que de délivrer des passes décisives. Didier Deschamps a été séduit par sa fraîcheur lors de son stage en tant que réserviste. Il a le profil idéal de joker, voire même de surprise.

ANTOINE GRIEZMANN

Trois matchs amicaux, trois buts, mais aussi une aisance étonnante à se fondre dans le collectif en quatre sélections. Il va vite, joue juste et devrait avoir un temps de jeu significatif et représenter une alternative au duo Benzema-Giroud. Il a tout pour être la révélation bleue du tournoi.

LOÏC RÉMY

Pour le public français, il a un peu disparu des radars. Mais malgré les blessures, une équipe de Newcastle trop souvent à l’envers, il a marqué pas mal de buts. Sa vitesse et sa capacité à jouer sur un côté, même s’il est plus à l’aise dans l’axe, offrent de nombreuses options en attaque.

KARIM BENZEMA

Soyons clairs, tout ne dépend pas de lui, mais pas loin. Après une saison magnifique avec le Real Madrid, on attend énormément de lui. Après une période interminable de disette bleue, il a retrouvé le chemin des filets et la confiance. A lui, qui n’a jamais marqué lors d’une phase finale (deux Euro, mais il s’agit de sa première Coupe du monde) de devenir la star tricolore que tout le monde espère et attend. S’il est fort, les Bleus iront loin.

OLIVIER GIROUD

Si on doit trouver un grand vainqueur lors des trois matchs de préparation de l’équipe de France, c’est bel et bien l’avant-centre d’Arsenal. Trois buts, une présence constante comme point de fixation, mais aussi plus de mouvements et de vrais progrès sur le plan technique. Il semble avoir convaincu Didier Deschamps et on devrait le retrouver associé à Karim Benzema au moins en début de tournoi.

DIDIER DESCHAMPS

Vu de l’extérieur, il a su trouver le juste milieu entre la proximité et l’autorité. Il a fait des choix très forts, avec Samir Nasri évidemment, et les assume. Didier Deschamps sait transmettre ce mélange idéal de sérénité et de goût de la gagne. Il a parfaitement su gérer le forfait de Franck Ribéry, avec beaucoup de recul, et a immédiatement cherché d’autres options tactiques. Avec Deschamps, on a confiance. Et avoir confiance en l’équipe de France, c’est un luxe que beaucoup avaient oublié.

 

 

 

 

 

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